Les Dépêches de Brazzaville



Rapport CEMF : la croissance économique de la RDC négative de 1,7 % en 2020


L’ensemble de la région d’Afrique centrale francophone a connu une forte baisse de la croissance, passant globalement de 2,2 % à  3,3 %. Le Cameroun, avec des perspectives de variation annuelle du PIB deux fois plus favorable que celles du Nigéria, a enregistré un ralentissement (2,5 %). Comme en RDC, il s’agit d’un recul assez limité. « Il n’en demeure pas moins que le taux de 1,7 % de la République démocratique du Congo (RDC) reste plutôt décevant pour un pays qui se classe parmi les plus pauvres du continent (581 dollars par habitant, début 2020) », commente les experts. Le document indique également des croissances à la baisse pour la Côte d’Ivoire (6,9 % en 2019 ; 1,8 % en 2020) et le Sénégal (5,3 % en 2019 ; 0,7 % en 2020).

Par ailleurs, le rapport d’une vingtaine de pages porte une attention particulière sur la situation du commerce extérieur dans la sous-région. Il en ressort une faible présence de la France par exemple dans le pays, une situation d’autant plus paradoxale que la RDC passe pour le premier pays francophone du monde. L’hexagone ne représente que le 11e fournisseur et le 24e client, soit moins de 2 % du commerce annuel du pays. Par contre, le partenaire chinois vient devant la France, avec des importations et exportations confondues représentant environ 30 % du commerce extérieur annuel de la RDC. « Cette situation en dit long sur la méconnaissance dont souffrent nombre d’acteurs économiques tricolores au sujet du monde francophone, et ce, au plus grand bénéfice d’autres puissances ».

Toutes les études internationales s’accordent à reconnaître que le contexte international devrait être favorable à un redémarrage progressif de l’activité au cours de l’année 2021. « L’Afrique subsaharienne francophone devrait une nouvelle fois être la partie la plus dynamique du continent en 2021, tout en en demeurant la partie la moins endettée ». Il y a aussi des événements plus africains qui méritent d’être pris en compte. Le rapport fait état par exemple de la mise en place progressive de la Zone de libre-échange continentale africaine entamée en janvier 2021. « La hausse des échanges entre pays africains ne dépend pas seulement de l’abaissement ou de l’élimination des barrières douanières entre ces mêmes pays, mais également et surtout de la capacité de ces derniers à produire des biens et services ».

Selon le rapport, l’expérience confirme que les pays de la zone UEMOA, qui bénéficient déjà d’une vaste zone de libre-échange doublée d’une monnaie unique, n’ont vu leurs échanges que faiblement augmenter à l’intérieur de cet espace. Pour réussir cette intégration, il faudrait poursuivre les réformes économiques. Nous y reviendrons.


Laurent Essolomwa