Les Dépêches de Brazzaville



RCA : à Paris, François Bozizé accuse le Tchad et évoque son retour au pouvoir


François Bozizé, 66 ans, n’a pas été avare de confidences : il a indiqué qu’il était prêt à reprendre le pouvoir « si l’occasion se présentait ». Il a aussi affirmé qu’il avait été renversé par les rebelles de la Séléka avec l’aide du Tchad. Une version rejetée par le porte-parole du gouvernement tchadien, Hassan Sylla, lequel a déclaré : « François Bozizé paie le Tchad en monnaie de singe quand on sait que c’est grâce au Tchad qu’il a pu payer ses fonctionnaires dans les mois les plus difficiles. Si en dix ans, il n’a pas été capable de former un bataillon pour répondre à de petites escarmouches, ce n’est pas aux Tchadiens de combattre à sa place, de défendre son régime. »

François Bozizé a été renversé par la Séléka en mars sans combattre. En France, François Bozizé  a l’intention de mettre en place « le Front pour le retour de l’ordre constitutionnel en Centrafrique », dont l’objectif est le suivi et la dénonciation de « tout ce qui se passe » en RCA. Cette fois, François Bozizé a l’intention de prendre en commençant par la voir politique. « La voie démocratique puisque la voie des armes ne vient que lorsque la solution politique n’est pas trouvée », a-t-il dit.

Interrogé sur la déroute de son armée, le président déchu a affirmé que la Séléka avait pris le pouvoir avec l'aide d'une puissance extérieure, qui est le Tchad, « surpris de voir que ce sont les forces [du président Idriss Deby Itno] qui sont venues parachever l’action des rebelles ». Interrogé également sur l'initative de la Cééac et de l'Union africaine de ne pas imposer au nouveau président, Michel Djotodia, le retour à l'ordre constitutitonnel, François Bozizé considère que c'est « du bricolage », comptant sur la France pour le retour à la paix car elle « maîtrise mieux le problème centrafricain dans la mesure où nos partenaires de l’Afrique centrale ont créé le fiasco dans la situation centrafricaine », a-t-il  indiqué.


Noël Ndong