Les Dépêches de Brazzaville



RDC : peu d’entreprises françaises présentes dans le pays


Luc Hallade a souhaité l’aboutissement des nouveaux projets dans l’année à venir, et le développement sans entrave des entreprises françaises déjà présentes. Il en a appelé à la prise des décisions qui tardent encore à arriver sur certains dossiers. Au-delà, il a jugé indispensable que « les groupes et dirigeants français ne soient pas traînés en justice sous de faux prétextes, avec quelquefois des menaces à peine voilées sur leurs personnes et les intérêts de leurs entreprises ». Pour le diplomate français, « une justice impartiale, qui applique le droit sans le pervertir, est une condition nécessaire pour que les investisseurs potentiels, français ou autres, viennent s’installer en RDC dans un climat de confiance ». Le diplomate a réitéré une fois encore sa foi dans le développement économique de la RDC, et l’espoir de voir les entreprises françaises mieux tirer leur épingle du jeu.

Dans son appel à un regain des relations entre les deux pays, Luc Hallade s’est quelque peu appesanti sur quelques sujets. D’abord l’ENA congolaise, qui a connu une participation marquée des partenaires de la RDC dont celle de la France, devrait bientôt parachever la formation de soixante futurs hauts fonctionnaires constituant sa première promotion. Quant au deuxième sujet, il a concerné l’organisation récemment à Kinshasa, pour la première fois, de la Semaine française. Il s'agit d'un grand évènement à caractère culturel et économique qui a drainé durant six jours plus de 10 000 visiteurs.

Enfin, il y a eu les grands dossiers politiques. Évitant de s’engager sur le terrain de la révision constitutionnelle et du processus électoral, des thèmes qui ont dernièrement provoqué la colère de Kinshasa qui déplore la transformation des ambassades en officines politiques et dénonce une ingérence, Luc Hallade a réfléchi à haute voix sur les questions relatives à la stabilité et à la sécurité. Selon lui, certaines règles de base s’imposent de fait en démocratie. « Aucune démocratie n’est parfaite. Chacune a ses vices et ses vertus, ses défauts et ses qualités ». Mais le plus important, a-t-il poursuivi, est le respect d’un minimum de règles de vie commune pour le développement social et économique. Certes, la France elle-même a révisé à plusieurs reprises sa Constitution, a-t-il rappelé. Au fait, ce n’est pas tant le principe qui pose problème mais cette révision ne doit pas ébranler le fondement même  d'un État qui est le consensus national autour des règles communément admises de fonctionnement de la société et des pouvoirs publics. Pour le reste, il reviendra à la Cour constitutionnelle nouvellement installée d’y veiller, d'interpréter le droit et de gérer les éventuels contentieux électoraux qui pourraient se présenter au cours de cette période délicate.

 


Laurent Essolomwa