Les Dépêches de Brazzaville



Recensement de la population : le gouvernement s’y met déjà


La Commission technique interministérielle, instituée dans l’optique de mettre définitivement fin au flou démographique dans lequel patauge le pays depuis le dernier recensement scientifique datant de 1984, a fait, à l'occasion du Conseil des ministres du 17 septembre, l’état des lieux de la situation conformément à la recommandation lui faite lors du Conseil des ministres du 2 juillet dernier.

Cette structure, mise en place par le Premier ministre et chargée de proposer la feuille de route devant articuler les séquences des opérations d’identification ainsi que du recensement scientifique de la population et de l’habitat, avait, au cours de ses travaux préliminaires, passé au peigne fin le processus de relance du recensement en République démocratique du Congo (RDC) et tiré les enseignements nécessaires. Elle a analysé froidement toutes les questions légales, opérationnelles, financières, logistiques et sécuritaires en vue d’atteindre les objectifs fixés.

De nombreux experts de la primature et des ministères de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, mais aussi des Finances et du Numérique, sans oublier ceux des structures spécialisées dont l’Office national de l’identification de la population (Onip), l’Institut national de la statistique (INS), la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et d’autres scientifiques, ont pris une part active à ces travaux. Il en découle, à la lumière du compte-rendu du Conseil fait par le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement, que l’option a été levée pour la mutualisation des efforts relatifs au recensement général de la population et à l’enrôlement des électeurs afin d’en minimiser les coûts et de rationaliser les délais. Toutefois, a-t-on précisé, ces efforts de mutualisation ne vont nullement empiéter sur les prérogatives reconnues à chaque structure.

En effet, chacun des intervenants dans le processus de recensement et d’enrôlement des électeurs, en l’occurrence l’Onip, le BCR et la Céni, jouera sa partition en toute autonomie et poursuivra sa mission en toute responsabilité, sans aucune interférence. Ainsi donc, la Céni conservera son rôle dans l’organisation des élections avec une mise à jour du fichier électoral et l’octroi d’une carte d’électeur. L’Onip jouera sa partition dans l’identification de la population et l’octroi d’une carte d’identité nationale. Enfin, l’INS s’occupera du recensement général de la population et de l’habitat en vue d’en faire un dénombrement pour mieux planifier son développement.

A propos du recensement, rappelons qu’il est du devoir d’un gouvernement qui se veut responsable de doter chacun de ses concitoyens d’une carte d’identité. Pour le cas de la RDC, cette opération permettra, au-delà de l’enjeu électoral, de disposer d’un fichier général de la population tout en facilitant l’obtention des données nécessaires à l’orientation des politiques publiques. L’objectif visé à long terme est de contribuer à la connaissance de la situation démographique, économique et sociale du pays pour une meilleure planification du développement et une croissance plus inclusive.

 


Alain Diasso