Les Dépêches de Brazzaville



Référendum constitutionnel : L’opposition « radicale » conteste le projet présidentiel


Les différents orateurs qui se sont succédé à la tribune ont dénoncé le projet du chef de l'État de convoquer un référendum constitutionnel pour changer la Constitution du 20 janvier 2002. Selon eux, le président denis sassou N'Guesso  veut modifier la Constitution pour négocier un troisième mandat.  

« Nous appelons le Président de la République à renoncer à son projet. Le peuple congolais devrait se mettre debout en vue de nous soutenir dans ce combat pour la consolidation de notre démocratie. Si le chef de l’État s’entête, nous allons choisir le boulevard Alfred Raoul comme, désormais, notre lieu de résistance », a déclaré Guy Romain Kinfoussia. Il a appelé, par ailleurs, leurs militants à ne pas se livrer à des actes de vandalisme à la fin du meeting.

De son côté, Mme Gilda Moutsara Landou, qui a lu le mot des femmes de l’opposition radicale, a rappelé que les lois et textes qui règlementent un pays devraient être respectés aussi bien par le Président de la République que par le peuple. Elle a sollicité du Président de la République la révision de sa décision de convoquer le référendum constitutionnel parce que, selon elle, rien ne justifie le changement de la Constitution à une année de l’élection présidentielle. Elle a invité, en outre,  toutes les femmes à ne pas accepter l’idée de changer la Constitution du 20 janvier 2002, car, a-t-elle renchéri, ce texte a participé à la consolidation de la démocratie et à l’instauration de la paix pendant plus d’une décennie.

L’ancienne ministre du Commerce et présidente du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail, Claudine Munari qui est montée à la tribune a reconnu que le chef de l’État a beaucoup travaillé et maintenant il est arrivé à la fin de ses mandats. Elle lui a suggéré de faciliter la consolidation de la démocratie congolaise en acceptant l’alternance démocratique.

À propos justement de l’alternance démocratique, l’ancien ministre des Finances, Mathias Dzon, a indiqué que « l’alternance démocratique contribue à la vitalité de la démocratie ». Il a ainsi appelé leurs militants à ne pas participer à l’opération de révision des listes électorales qui, selon lui, se déroule dans les conditions moins transparentes. « La gouvernance électorale doit être améliorée dans notre pays pour que nous acceptions de prendre part aux différentes consultations électorales », a-t-il dit.

Le jeune Sydney Osaire a exhorté la jeunesse congolaise à comprendre que le pouvoir actuel ne favorise guère les conditions d’épanouissement de la jeunesse. En témoignent, a-t-il dit, les pourcentages de réussite aux examens d’État et aux concours professionnels qui sont en deçà de la moyenne ainsi que le taux de chômage des jeunes qui, selon lui, est très élevé.

L’ancien ministre de la Fonction publique, Guy Brice Parfait Kolelas a demandé pardon au peuple congolais pour avoir accompagné pendant près d’une décennie un régime qui est réfractaire à la démocratie. Il a invité le chef de l’État à agir en sage comme il sait le faire en vue, a-t-il insisté, de retirer son projet de convocation du référendum constitutionnel.

Les autres orateurs André Okombi Salissa, Serge  Blanchard Oba, Pascal Tsaty Mabiala sont intervenus en abordant dans le même sens du "non" au référendum. Ce mega-meeting qui a suscité tant de psychose au sein de la population à Brazzaville s'est terminé sans dégâts peu avant 16 heures. 

   

 

 


Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Une vue des militants pendant le meeting