Relico 2025 : un format réduit, mais des échanges féconds
Tout en rendant hommage à tous ceux qui font vivre la littérature congolaise, il a indiqué que l'enjeu contemporain consiste à préserver la diversité des voix et à promouvoir des circuits de lecture et de traduction tout en multipliant les rencontres. En conclusion, Alphonse N’Kala a rappelé que « protéger le livre, c’est protéger la possibilité d’être à la fois enraciné et ouvert au monde ».
La première table ronde, modérée par Fidèle Biakoro, a permis à plusieurs écrivains de présenter leurs ouvrages et de montrer comment ceux-ci dialoguent avec la thématique « Le livre comme enracinement culturel et ouverture au monde ». César Balthazar Obambi a séduit le public avec son recueil de poèmes « Des mots, de l’amour et des larmes », où il explore l’amour et la douleur comme racines de l’expérience humaine. Octave Mouandza, à travers sa nouvelle « Longue vie pour rien », a livré une réflexion philosophique sur les dérives sociales et la perte de valeurs. Kali-Tchikati, dans Les ailes du rescapé, a invité à une quête de dignité humaine, tandis que Dominique Asie de Marseille a surpris par son roman « La République du colonel », parabole politique sur l’Afrique et ses défis. Et Lewa-Let Mandah dans son roman-manifeste « L’appel au devoir patriotique » mêle autobiographie, fiction et essai politique, dans une démarche de mobilisation citoyenne. Ces partages, souvent ponctués d’anecdotes personnelles, ont mis en avant l’importance des mots dans la transmission des mémoires et des valeurs. L’édition au cœur des débats La deuxième table ronde a donné la parole aux éditeurs. Entre défis de diffusion, coûts de production élevés et nécessité d’accompagnement des auteurs, les intervenants, le Pr Mukala Kadima Nzuji des éditions Hémar et Weldy Télémine Kiongo dit ING de Mwéné édition qui vient de naître, ont plaidé pour une meilleure structuration du secteur. Dans l’assistance, Modeste Gboko de la Fnac a rappelé l’importance de la communication et de la mise en valeur des œuvres, tandis que le Pr Omer Massoumou a insisté sur la qualité littéraire et le rôle déterminant des comités de lecture.
La dernière rencontre, animée par Ninelle Balenda, a exploré les passerelles entre littérature et musique. L’essai de Ferréol Gassackys, « Pachelbel, un génie méconnu », a ouvert la réflexion sur l’universalité des arts et leur pouvoir de relier cultures et époques. Cette table ronde a aussi permis de mettre en lumière des écrivains aux voix singulières : Émile Gankama, qui a passé en revue ses récentes publications, dont son essai « Tribaliste toi-même » et son roman « La cité d’attache du vieux port », a rappelé son engagement à interroger les maux sociaux et les illusions urbaines ; Nicole Mbala, avec son livre en cours d’écriture « À l’ombre des nœuds », donne voix à dix femmes inspirées par le confinement mondial ; dans son roman « Le rêve piégé de Manza », Étienne Pérez Epagna traite de la question de la dignité humaine sur fond de foi, politique, trahison et d’héritage colonial tandis que Malachie Cyrille Ngouloubi, par intermédiaire, a présenté son recueil « Félix Tshisekedi, racine du progrès », où la poésie se fait instrument d’éveil politique et d’espérance. Pour Florent Sogni Zaou, président du PEN-Congo et organisateur de l’événement, « malgré le format réduit, nous avons réussi à préserver l’esprit de la Relico, celui du partage et de la découverte ». Et Zacharie Bowao, qui a ouvert et clos la rencontre, a salué « la vitalité d’une jeunesse littéraire congolaise en pleine affirmation ». Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- photo de famille au terme de la 8e Relico/Adiac : 2- Alphonse Cardin N’Kala prononçant la leçon inaugurale/Adiac ; 3- Les panelistes et modérateurs lors des tables rondes/Adiac |