Rencontre citoyenne : Dave Mafoula se préoccupe de la situation des retraités
Le président du parti Les Souverainistes a précisé que l’initiative « Mbongui des retraités » a pris corps à l’issue d’un échange avec un retraité qui a vendu sa parcelle pour acheter des médicaments. « Vous êtes dans une situation grave, il était donc urgent pour nous, acteurs politiques, de parler de cette situation qui doit être au cœur de nos débats aujourd’hui. Nous savons que derrière un retraité, il y a une famille. Lorsqu’un retraité ne perçoit pas sa pension, nous savons toutes les difficultés endurées. La situation des retraités pèse sur toute la société congolaise », a rappelé Dave Mafoula, lançant un cri d’alarme à l’endroit de l’exécutif. Selon lui, le traitement qui leur est réservé actuellement est révélateur de l’état moral de la nation. Le Parti congolais du travail (PCT) a renoncé, a-t-il assuré, à ses valeurs de parti de gauche. « Nous devons trouver des solutions. Chacun doit retrouver le sens de la responsabilité. Si aujourd’hui, nous ne faisons rien, les actifs revivront la même situation demain. A la fin, je ferai de mon mieux pour écrire une lettre ouverte au président de la République. Ici, nous parlons de dignité, de respect de ceux qui ont travaillé pour le bien de ce pays, ce qu’il est devenu aujourd’hui », a-t-il clamé, précisant que son action n’est pas politique. Selon lui, depuis 2021, année au cours de laquelle il a brigué la magistrature suprême, les problèmes n'ont fait que s’accumuler. Mettant le parti au pouvoir (le PCT) devant sa responsabilité, il a expliqué que le problème des retraités est dû à la non-application des lois, notamment sur l’autonomisation de la retraite. Dave Mafoula s’en est aussi pris à l’exécutif. « La malchance que nous avons c’est d’avoir un gouvernement de bras cassés (...). Nous vivons dans un désordre organisé. Que l'on paie au moins quatre mois avant l’élection présidentielle. Ce serait un geste présidentiel fort, un geste humain », a-t-il plaidé. Réinscrire la ligne budgétaire complément retraite Outre la situation des pensionnés de la CRF, les participants ont aussi parlé du problème des établissements à budgets de transfert tels que les mairies, le Centre hospitalier universitaire de Brazzaville, le Laboratoire national de santé public où des agents partent en retraite sans pensions à cause du non-reversement des cotisations par le Trésor public. C’est le cas d’un retraité qui attend toujours sa première pension depuis cinq ans. « J’ai fait valoir des droits à la retraite depuis 2020, mais j’attends toujours ma première pension. J’éprouve de sérieuses difficultés au quotidien avec ma petite famille. Cela fait très mal, je suis en train de souffrir », a-t-il témoigné. Du côté de la CRF, les retraités réclament la réinscription de la ligne « complément retraite » dans le budget de l’Etat. « Les lois de finances des années 2023 et 2025 ont remplacé la ligne budgétaire complément retraite pour le paiement de la dette sociale, donc arriérages et arriérés de pensions. Mais jusque-là il n’y a rien », a rappelé un autre retraité, demandant l’ouverture d'une information judiciaire à l’encontre des directeurs généraux de la Caisse nationale de sécurité sociale et de la CRF, ainsi que des ministres des Finances et de la Sécurité sociale pour non-application des instructions gouvernementales. Pour Gérôme Ngoma, l’initiative de Dave Mafoula est à saluer parce que le plus souvent se sont des retraités qui vont vers les autorités. « Nous demandons aux autorités de commencer à intérioriser le principe du gouvernement du peuple par le peuple. Nombreux d’entre nous ont servi l’Etat pendant plus de 30 ans », a-t-il lancé. Notons que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de « Mbongui Tour », une initiative que le président du parti LS a mis en œuvre depuis quelques années pour aller à l’écoute des citoyens. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Dave Maoula s'adressant aux retraités; une vue des participants/Adiac |