Les Dépêches de Brazzaville



Rendez-vous littéraire : « Mbote », un amour » et « L’héritage de Meya », à la rencontre virtuelle du public


Lancée le 5 septembre, l’initiative « Un auteur, un livre » qui vise non seulement à vulgariser la lecture mais également à promouvoir les auteurs congolais, ainsi que leurs œuvres, continue sa balade virtuelle.

Le 12 septembre dernier, le tour était revenu à Raymond Loko de partager en lecture, durant une demi-heure, le premier chapitre de son roman « L’héritage de Meya », publié peu avant la guerre civile du Congo de 1997 et réédité, en début d’année, aux éditions Les impliqués.

L’histoire de cette fiction se déroule effectivement au Congo. Suite à des changements politiques, le pays est endeuillé par des affrontements entre partis et ethnies rivaux. Un climat de guerre civile latente transforme le quartier L... en un véritable camp retranché. Meya, personnage principal de l’œuvre, s'indigne de cette situation et de la négation des valeurs de paix qui, naguère, unissaient les ethnies du Congo établies au quartier L... Alors âgé de 8 ans, il assiste impuissant à la bastonnade et l'assassinat de son père, puis à celle de sa mère. Déshérité, Meya intente un procès à sa famille paternelle…

A en croire Raymond Loko, ce récit, bien que fiction, s’inspire des conflits déroulés entre 1993 et 1994 au Congo.

« Au cours de cette période, j'ai vu des cadavres mutilés issus de ces guerres. Ne pouvant prendre les armes pour aller combattre ceux qui avaient tué et mutilé ces multiples personnes étalées à même le sol, j'avais décidé d'utiliser mon stylo comme arme pour décrier ces choses abominables », a expliqué l’auteur aux internautes.

Les internautes participant à ce rendez-vous, à l’instar d’Helerith Ngongo et Innocent Mwendo, ont salué l’efficacité de l’histoire du roman et la lecture de quelques extraits de l’œuvre faite par son auteur.

Poursuivant dans ce même élan, l’écrivain Hermann Mizidy a bouclé la deuxième rencontre du week-end avec son second ouvrage, Mbote, un amour », publié l’année dernière aux éditions Edilivre. Ce recueil de poèmes expose en plusieurs titres les thèmes de l’écologie, plus généralement de la vie sociale.

En optant pour des effets d’appels et de sensibilisation, l’auteur propose des textes fluides, facilement compréhensibles, qui expriment de façon ludique et didactique l’importance d’être loyal, amoureux de soi et des autres, et de protéger notre environnement le plus tôt avec un clin d’œil utile aux langues du terroir, arrosé plus ou moins par la nostalgie.

Interrogé sur le choix de faire cohabiter quelques langues nationales dans son livre, Hermann Mizidy a déclaré que « notre pays renferme une multitude de langues que les générations actuelles ignorent. Faire Cohabiter quelques langues nationales dans mon livre est un moyen pour moi de sensibiliser les lecteurs jeunes et vieux. Il y'a même une journée internationale consacrée à nos langues. Cela est important de les connaitre pour le bien de nos terroirs ».

Durant la lecture, Hermann Mizidy a appelé les lecteurs aux appartenances et aux appropriations collectives des titres « Ma Rivière » et « Ma Prunelle de Brune », à un engagement personnel et collectif pour les bienfaits de l’environnement comme les avantages de recycler, etc. « C’est une très belle initiative qui rapproche davantage le lecteur du livre tout en créant un climat amical entre l’auteur et son public. La transmission des valeurs pour l’environnement est salutaire. Bravo à l’auteur », a partagé Blaise De Bazabidila, un internaute congolais.


Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

Raymond Loko et Hermann Mizidy, en pleine lecture de quelques extraits de leurs ouvrages/Adiac