Les Dépêches de Brazzaville



Retombées de la CAN de handball dames 2018. Jean Claude Ibovi : « J’ai été victime d’un complot sportif »


« Aujourd’hui, aucun pays ne peut aller en Coupe d’Afrique des nations de handball avec une ossature à 100% locale et prétendre se faire une place au podium », a fait savoir le président de la Fécohand.  C'est ainsi, a-t-il expliqué, six mois avant le coup d’envoi de la 23e édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) seniors dames de handball dénommée Challenge Edith-Lucie-Bongo Ondimba, la Fédération a engagé le sélectionneur français Thierry Vincent et détecté les binationales avec le concours du ministère des Sports. Rassuré de l’ossature qui devrait être complète entre binationales (pôle de Paris) et nationales (pôle de Brazzaville), Jean Claude Ibovi avait alors indiqué qu’il démissionnerait au cas où les Diables rouges ne fouleraient pas le podium.

Il s’avère qu’à deux jours du coup d'envoi de la compétition continentale, toutes les joueuses binationales ont été disqualifiées par la Fédération internationale de handball. « Quelques Congolais de mauvaise foi, dont certains travaillent pourtant au sein du cabinet du chef de l’État, ont piégé une joueuse lui faisant dire qu’elle n’avait pas de parents nés au Congo et qu’on l’aurait appelée juste pour jouer. Ce qui était le cas pour cette dernière l'était pour toutes les binationales. La vidéo nous a été brandie par la Confédération africaine de hanball motivant la décision de la disqualification prononcée par la fédération internationale », a fait savoir le président la Fécohand, soulignant que le complot était interne. Pourtant, selon lui, ces joueuses remplissaient tous les critères : avoir la nationalité, n’avoir jamais joué trois ans pour la Fédération précédente et avoir un des géniteurs nés au pays pour lequel l’on prétend jouer, le Congo en l’occurrence.

En ayant en main une équipe démembrée, le staff technique était alors obligé de rappeler d’autres joueuses locales qui avaient déjà été écartées de l’ossature définitive. Le sélectionneur, Thierry Vincent, ayant suivi le championnat national a, en toute liberté, choisi les handballeuses évoluant au pays qui ont complété l’effectif, a signifié Jean-Claude Ibovi. Il a poursuivi que l’équipe n’a pas pu effectuer les stages prévus au Danemark et en Hongrie, se contentant d’une préparation locale avec à la clé un tournoi international qui a mis en compétition l’Angola et les deux Congo. Une situation qui a négativement impacté sur le résultat de l’équipe nationale qui a occupé la 5e place lors de cette CAN disputée du 2 au 12 décembre, à Brazzaville. À en croire le président la Fécohand, si les binationales avaient disputé la compétition, le Congo serait sur le podium. « Avec cette ossature, le Congo a pu devancer la Tunisie qui était 2e lors de la CAN à Luanda en la battant avec huit buts d’écart », a -t-il rappelé.

Le Congo va abriter l'académie de handball de l'Afrique centrale

A propos de l’organisation, Jean Claude Ibovi a indiqué que le Congo a relevé le défi comme l’ont témoigné les dirigeants de la Confédération africaine de handball (Cahb), les différents pays engagés et bien d’autres observateurs. « Le Congo a mis la barre très haut si bien que la Cahb s’est interrogée pour savoir si le Cameroun qui abritera la prochaine CAN pourra faire autant », a fait savoir le président de la Fécohand. D’ailleurs, a-t-il révélé, à l’issue de cette compétition, la Cahb a choisi le Congo pour abriter l’académie de handball au niveau de l’Afrique centrale. « Le choix porté sur notre pays annonce la renaissance du handball congolais »,  a dit le président de la Fécohand.

Jean Claude Ibovi a, par ailleurs, levé l’équivoque sur la suite de son mandat à la tête de la Fécohand.  « Je finirai mon mandat. Je ne me sers pas du handball mais je suis au service du handball. Avant que je prenne la tête de la Fécohand, le Congo était 7e à Alger. Le travail que nous faisons mérite d’être respecté », a-t-il martelé, avant de rappeler qu’en 2016, lors de la mise en place de la Fédération, il avait retiré sa candidature. Plusieurs acteurs du handball congolais lui fait appel pour présider aux destinées de la Fécohand. Jean Claude Ibovi va donc poursuivre l’œuvre amorcée jusqu’à la fin de son mandat.


Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo : le président de la Feécohand, Jean Claude Ibovi