Les Dépêches de Brazzaville



Route nationale n° 2 : Parer au plus pressé pour éviter le pire


Complètement crevassée sur les tronçons Nkouo-Inga et Etsouali-Ngo, cette route aussi vitale soit-elle appelle des pouvoirs publics une action plus forte au regard de son importance tant elle fait partie du corridor Brazzaville Cameroun, Gabon et Bangui.

« Si aucun effort supplémentaire n’est fait d’ici au retour des grandes pluies, il sera quasiment impossible pour nous de continuer à desservir Brazzaville et la partie septentrionale du pays », nous a confié un conducteur d’une société de transport.

L’état actuel de la route, notamment sur les tronçons qui nécessitent une réhabilitation, ne laisse pas indifférents les riverains. Ceux-ci déplorent le fait que sa réhabilitation tant attendue tarde à démarrer, en dépit de quelques travaux de bouchage des trous.

« Avant, nous pouvions aller et revenir sans trop de difficultés dans les deux sens, soit pour s’approvisionner à Brazzaville soit pour vendre nos produits agricoles. Maintenant, il est difficile à cause du mauvais état de la route », s’indigne un commerçant au village Inga, l’un des endroits difficiles pour les véhicules qui y passent parfois plusieurs jours embourbés.  

En effet, le long des deux segments réputés redoutables (Nkouo-Inga et Etsouali-Ngo), tant pour les passagers que pour les conducteurs, le nombre des véhicules accidentés ou renversés renseigne bien sur le danger que représente aujourd’hui la RN2.

En période pluvieuse, a indiqué un autre transporteur, des véhicules passent deux à quatre jours embourbés  parce qu’il devient difficile de savoir où poser la roue, la chaussée étant remplie d’eau.

Il faut limiter les dégâts

Bien que des travaux de réhabilitation aient été engagés sur le tronçon Djiri-Ingah (86km), la situation reste préoccupante, notamment pour les commerçants qui enregistrent des pertes considérables de leurs marchandises qui ne peuvent plus arriver en l’état dans les grands centres urbains.

Commerçante de poissons d’eau douce, Anasthasie a encore en mémoire le triste souvenir d’un voyage qui avait tourné en cauchemar lorsque tout son poisson n’avait pu survécu en partance d’Oyo, où elle se ravitaille, pour Brazzaville.

« J’ai encore en mémoire ce jour là où j’ai assisté impuissante au pourrissement de mes poissons parce que le véhicule a passé trois jours dans un bourbier », raconte-t-elle.

Pour l’ensemble des usagers de cette voie, si les pouvoirs publics ne mettent pas les bouchées doubles, la situation pourrait empirer et  la circulation entre Brazzaville et Gamboma deviendrait un chemin de la croix.   

Confiée à la société China State Construction Engineering Corporation, la réhabilitation des segments fortement dégradés est loin de redonner le sourire aux usagers. Le ministre de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux, Jean Jacques Bouya, qui visitait l’un des tronçons de cette route, le 1er février dernier, semblait donner un peu d’espoir aux Congolais en les assurant du démarrage imminent des travaux de réhabilitation.  

« Le gouvernement fera en sorte que les travaux se poursuivent pour régler tous les bourbiers. L’effort sera fait pendant la saison sèche pour que cette partie, la plus critique, soit complètement rétablie. Après, le cap sera mis sur l’axe Etsouali-Ngo », déclarait-il.

Très probablement, dans les deux mois qui suivent, circuler entre Brazzaville et la partie septentrionale devivendra improbable,voire même impossible.

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Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Des véhicules embourbés sur le tronçon Inga-Nkouo/ Adiac