“Rumba royale” : quand Fally Ipupa fait danser le cinéma africain
“Rumba royale”, un long métrage réalisé par Yohane Dean Lengol et Hamed Mobasser, promet de replonger le public au cœur d’une époque où tout un peuple dansait aux portes de sa liberté. Pour la petite histoire, nous sommes à Léopoldville, en 1959. Le souffle de l’indépendance se fait sentir dans l’air chaud des nuits congolaises. Les clubs vibrent, les guitares s’accordent, les couples s’élancent sur la piste. C’est ici que tout commence, dans le tumulte d’un lieu mythique baptisé Rumba royale, théâtre de rencontres entre Congolais et Européens, entre espoir et désillusion. Daniel, un jeune photographe, observe et capture la vie nocturne avec la sensibilité d’un témoin silencieux. Mais la mort brutale de la femme qu’il aime vient troubler la danse. Derrière les sourires et les notes suaves, il découvre les ombres d’une époque : les trahisons, les secrets, les regards fuyants. Alors que le pays s’éveille à la liberté, la vérité, elle aussi, cherche à s’émanciper… quitte à tout faire exploser. L’âme congolaise, fil conducteur d’une œuvre À travers "Rumba royale", Fally Ipupa ne joue pas seulement un rôle. Il incarne une mémoire. Il prête sa voix et son charisme à un pan de l’histoire collective du Congo, celle où la rumba n’était pas seulement une musique, mais une manière de respirer, de résister, d'aimer car la rumba, dans toute sa splendeur, raconte la fierté et la douleur, la fusion et la liberté. Elle est le cri et la caresse d’un peuple en quête de reconnaissance. Et Fally Ipupa, lui, semble être né pour la raconter. Depuis ses débuts dans la musique, il a su tisser une passerelle entre tradition et modernité, entre Kinshasa et le monde. Son entrée dans le cinéma n’est donc pas une rupture, mais une continuité : une autre façon de chanter, cette fois avec le regard, le silence et le corps. Un film, une promesse : redonner au cinéma africain sa grandeur Derrière cette œuvre, se dresse la volonté de Badass Chameleon Production : raconter l’Afrique autrement, avec esthétisme, profondeur et authenticité. "Rumba royale" s’annonce comme une fresque visuelle et émotionnelle où chaque plan respire la beauté du Congo d’hier, ce Congo où la musique guidait les pas de la révolution intérieure. La sortie du film, prévue pour le 12 décembre dans toutes les salles francophones d’Afrique, est déjà perçue comme un événement culturel majeur. Les cinéphiles y voient une renaissance du cinéma africain francophone, et les mélomanes, une célébration de cette rumba immortelle récemment inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. Pour Fally Ipupa, ce premier rôle marque une évolution naturelle : celle d’un artiste total, qui ne se contente plus de faire danser, mais cherche à faire réfléchir. En endossant la peau de Daniel, il s’offre une nouvelle scène, celle du cinéma, où la musique des mots et la lumière des images s’unissent pour raconter le Congo autrement.
Divine Ongagna Légendes et crédits photo :L'affiche du film |