Russie-Congo : des médecins congolais renforcent leurs capacités contre les maladies infectieuses
« Nous avons une longue histoire de relations avec la République du Congo. Il y a un mémorandum signé entre le ministère de la Santé et de la population du Congo et le service général russe de la santé. La lutte contre les maladies infectieuses est inscrite dans le cadre du mémorandum », a-t-il dit. Il a rappellé que cette coopération s’appuie sur des échanges réguliers : « L’année dernière, les spécialistes du ministère de la Santé congolais ont visité l’Institut de désinfectologie à Moscou… Mes collègues ont visité les rues du Congo avec les travaux zoologiques et entomologiques ». Ainsi, cette nouvelle formation répond à deux axes principaux : la connaissance des vecteurs et leur élimination. « D’abord, on doit faire connaissance de quels rongeurs et quels insectes habitent ce territoire-là et comment est le danger qu’ils posent », a déclaré Sergey Andreev. Cette étape permettra aux participants de préparer les échantillons destinés au laboratoire mobile remis au Congo par la partie russe.
Du côté congolais, le Pr Bienvenu Rolland Ossibi Ibara a souligné la pertinence de cette formation dans un pays encore confronté à une forte charge de maladies infectieuses. « La Russie a montré le bel exemple dans la riposte et l’élimination de certaines maladies infectieuses… la Russie a réussi à éliminer le paludisme qui, chez nous, demeure un véritable problème de santé publique », a-t-il indiqué. Il a ensuite insisté sur la dimension pluridisciplinaire des enseignements et sur leur impact opérationnel. « Il s’agit d’une formation multidisciplinaire qui regroupe les sachants du domaine de la santé pour apprendre à faire le tri et à réaliser des préparations des spécimens, en vue d’un diagnostic efficace et efficient », a expliqué le Pr Ossibi Ibara. La phase pratique, prévue sur le terrain, permettra d’aborder des agents tels que les poux, tiques ou parasites, ainsi que des pathogènes liés à l’eau, dans le contexte d’un pays récemment confronté au choléra. Pour les deux parties, la formation n’est qu’un jalon dans un programme plus large. Le Pr Ossibi a confié que « dans deux semaines, nous allons partir en Russie pour assurer un prolongement par continuité de cette formation ». Et d’ajouter : « C’est le pays qui gagne, c’est les Congolais qui gagnent afin d’éliminer d’ici 2030 les maladies infectieuses émergentes et réémergentes comme le souhaite l’Organisation mondiale de la santé ». Cette coopération technique, articulée autour de transferts de compétences et d’équipements spécialisés, vise à doter le Congo d’une capacité autonome de surveillance et de gestion des épidémies. Une étape décisive vers un système de santé plus résilient et mieux préparé. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- Les médecins congolais en formation/Adiac ;
2- Des formateurs russes en compagnie du traducteur congolais/Adiac
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