Rwanda-RDC: Paul Kagame s'oppose à l'offre de paix de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo"Ceux qui s'inquiètent du bruit que fait un bidon vide ont aussi un problème. Il vaut mieux laisser couler ou s'en éloigner", avait écrit le président rwandais sur X. Enfonçant le clou, son ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a estimé que le temps de la main tendue est déjà révolu. Une telle approche, a-t-il indiqué, avait déjà été acceptée lors des négociations de Washington ayant abouti à un accord de paix, le 27 juin dernier. Cependant, a-t-il ajouté, le manque de volonté politique de la part de la RDC à appliquer cet accord est à la base de sa stagnation actuelle. Outre les atermoiements du processus de Doha que le diplomate rwandais impute à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, il l'accuse également de violer le cessez-le-feu, d’attaquer les villages Banyamulenge, d'armer les génocidaires FDLR et de collaborer avec les Wazalendo sous sanctions internationales. Dénonçant une « comédie politique grotesque », Kigali charge, par ailleurs, Kinshasa de recourir aux mercenaires en violation du droit international et de développer une attitude belliqueuse accentuée par une rethorique de haine envers la communauté rwandophone. Toutes ces raisons justifient la méfiance du Rwanda qui continue de conditionner la levée de ses mesures défensives par la neutralisation des génocidaires FDLR par la RDC. Autant dire que l’ambiance est lourde, alors que les deux parties doivent se retrouver à la fin du mois pour évaluer les premiers pas dans la lutte contre les FDLR.
En dépit de la position prise par son homologue rwandais, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est entretenu le 11 octobre avec la diaspora congolaise vivant en Belgique, lui expliquant la raison de sa main tendue, dans le cadre de la recherche de la paix à l’Est de la RDC. « J’ai tendu la main à celui qui incarne les forces qui agressent la République démocratique du Congo, afin de prendre à témoin la communauté internationale », a-t-il déclaré. « Nous sommes les victimes. Mais certains ont voulu faire croire que nous refusions la paix. J’ai voulu démontrer au monde entier que ce n’était pas le cas », a-t-il poursuivi. Balayant d’un revers de main les accusations de faiblesse, le commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo a été catégorique : « Croyez-moi, je suis loin d’être faible. Je l’ai prouvé à maintes reprises. Si aujourd’hui l’on parle de sanctions, des processus de Washington, de Doha, de Lomé ou encore de Luanda, c’est en grande partie grâce aux actions que j’ai menées ». Pour le président congolais, faire la paix des braves est un acte de noblesse et de responsabilité. Selon lui, cette démarche a permis de mettre à nu les véritables intentions de ceux qui instrumentalisent le conflit à des fins inavouées. Sur ce point, il a dénoncé la posture ambiguë de certains compatriotes qui continuent à réclamer un dialogue, sans condamner clairement l’agresseur. « Nous sommes favorables à un dialogue entre Congolais, mais uniquement entre ceux qui s’opposent à l’agression de notre pays. La seule exigence que je formule à ces acteurs, c’est de condamner l’agresseur et de le désigner sans détour », a martelé le chef de l’État. Il a conclu son adresse en prenant un prochain rendez-vous dans les semaines à venir avec cette forte communauté congolaise de Belgique visiblement enthousiasmée. Sylvain Andema Légendes et crédits photo :Une vue de la diaspora congolaise en Belgique lors de l'adresse du chef de l'Etat/ DR |