Les Dépêches de Brazzaville



Saison des lettres congolaises : Henri Djombo remporte le prix « Camara-Laye-l’enfant noir »


Neuvième roman d’Henri Djombo, « Le miraculé du vol 352 » fait état d'un voyage par avion dont le crash laisse à peine un seul survivant, le rescapé Nody Benga. Ce dernier incarne désormais la voix de toutes les dérives du drame pour mettre à nu les problèmes des pays sous-développés, à savoir les injustices et inégalités sociales, la dépendance économique, la mauvaise gestion des acquis naturels.

A en croire Huppert Malanda, poète et président du jury du prix « Camara-Laye-l’enfant noir », l’ouvrage développe une intrigue linéaire couronnée de plusieurs leçons de morale. « "Le miraculé du vol 352" dénonce les travers qui engendrent la stagnation. Le rêve du personnage principal, le héros Nody Benga, est à comprendre comme l’expression de plusieurs horizons, confrontation de l’idéal avec l’irréel. Un peu comme le besoin d’être transporté dans un autre continent où tout serait mieux que ce que l’on vit dans son pays d’origine », a-t-il fait savoir.

Pour Henri Djombo, c’est une réelle satisfaction de recevoir ce prix auquel il ne s’attendait pas du tout. « Pour primer un ouvrage, le jury le soumet à un certain nombre de critères. Ainsi, être distingué est une grande victoire. Un grand merci aux Editions + pour cette initiative qui nous fait honneur en tant qu’écrivain et qui contribue à faire connaître la littérature congolaise », a-t-il déclaré.

Outre le prix « Camara-Laye-l’enfant noir », les romans « Cave 72 » de Fann Attiki et « Cadenas » de Ferréol Gassackys ont été respectivement sacrés Prix spécial du jury de la Saison des lettres congolaises 2022 et Prix littérature et nation. Le premier est une fiction politique qui mêle à la fois l’enquête et la satire tout en accordant une place essentielle à la poésie et à l’humour. Et le second est un récit qui appelle à briser les idées reçues sur les relations humaines, en vue de cultiver le partage et le vivre-ensemble.

« Je suis content et fier de recevoir ce prix de la part de mes aînés dans la littérature. Dans ce roman qui est aussi ma première publication, je ne parle pas que de politique, j’exhorte plutôt les jeunes à aller vers la révolution, et non la révolte. La révolution aussi bien sur le plan artistique et économique que dans le sport, l’éducation… », a souligné Fann Attiki.

Les deux autres romans, "Le tribunal inattendu" d’Obambe Gakosso et « Et les portes sont des bouches » de Richard Ali, arrivés en finale, ont été désignés par les membres du jury comme Prix d’encouragement.

Lançant la 3e édition de la Saison des lettres congolaises, Maha Lee Cassy, fondateur des Editions+ et promoteur dudit événement, a indiqué qu’organiser une activité de ce genre, avec ses propres fonds, est un chemin difficile. « Votre présence, ici, honore mes efforts. Je suis très touché et j’espère que vous partagerez la nouvelle à d’autres Congolais que l’évènement continue pour que nous puissions communier ensemble autour du livre jusqu’au 8 mars », a-t-il dit.

Du 4 au 8 mars, il est prévu des tables rondes ainsi que des présentations-dédicaces d’ouvrages et un marché du livre au centre culturel Zola. Le 7 mars au Palais des congrès, ce festival a programmé deux représentations théâtrales des pièces « Madame la DG » et « Le mort vivant » d’Henri Djombo.


Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- L'écrivain congolais Henri Djombo réceptionnant son prix/Adiac 2- Les lauréats posant avec les organisateurs et les officiels/Adiac