Les Dépêches de Brazzaville



Sammy Massamba : « Je suis en pleine répétition pour bien préparer mes deux concerts »


Les Dépêches de Brazzaville : Quel est l’objet de votre visite à Brazzaville ?

Sammy Massamba : Je viens pour deux raisons. La première, c’est que je n’avais pas revu ma famille depuis plus de dix-sept ans. La seconde, c’est la prestation que je vais donner à Brazzaville, à l’IFC, le 25 octobre, et à Pointe-Noire, le 2 novembre prochain. Pour l’instant, je suis en pleine répétition pour bien préparer ces deux concerts.

LDB : Qu’apportez-vous de nouveau dans votre besace ?

SM : J’ai des nouvelles chansons comme Boukaka Boussongo qui sort en décembre prochain. Cet album vient après Bolé bantou.

LDB : Quel est le thème de ces chansons ?

SM : Elles évoquent la solitude. Il n’est pas bon de vivre renfermé, de rester seul. Ce n’est pas bien. À deux, la vie à une autre coloration.

LDB : Est-ce votre propre sentiment de solitude que vous exprimez ?

SM : Cela reflète aussi mon parcours. À une époque, je suis resté seul. Surtout, j’ai vécu près de quarante ans loin de mon pays. C’est comme un enfant qui quitte sa mère. Bole bantou est une histoire vraie dont je me suis inspiré.

LDB : On devine que votre pays, le Congo, vous a beaucoup manqué…

SM : Oh oui ! J’ai quitté mon pays à l’âge de 18 ans. Aujourd’hui, je me retrouve au milieu des miens, entouré. Cette chaleur spécialement congolaise m’a beaucoup manqué. Je revenais voir mes parents de temps en temps, tous les quinze ans, ma mère, qui a aujourd’hui 90 ans. C’est à cette occasion que l’on m’a proposé de me produire à Brazzaville où on ne me voyait plus. Mon histoire remonte au groupe Les Cheveux crépus, avec Jacques Loubélo à qui je rendrai d’ailleurs hommage lors de ces concerts.

LDB : Vous deviez justement jouer le 25 avec Jacques Loubélo. Comment avez-vous pris l’annonce de son décès ?

SM : C’est quelqu’un avec qui j’ai vécu pendant mon séjour en France. J’ai été très abattu à l’annonce de sa mort. Jacques Loubélo était le plus âgé du groupe à l’époque, et moi, je figurais parmi les plus jeunes. C’était l’adulte qui veillait sur mes pas, il assurait ma sécurité. À un certain moment, j’ai eu d’autres ambitions, et Jacques Loubélo aussi. C’était un homme qui bougeait beaucoup. Et moi, j’ai continué dans des groupes très musique électrique, gospel et autres tendances.

LDB : Pourquoi avoir baptisé le groupe Les Cheveux crépus ?

SM : Le groupe portait déjà ce nom quand je l’ai rejoint. C’était pour montrer notre fierté d’être Noir et nos cheveux crépus en étaient le symbole. L’idée était venue de Casis avec la complicité de Jacques Loubélo, bien entendu. Récemment, d’autres figures de ce groupe emblématique sont intervenues avec moi dans une émission dédiée à Jacques Loubélo. Nous avons témoigné sur sa vie.

LDB : Qui va vous accompagner sur scène ?

SM : Un jeune groupe très, très bon. C’est l’occasion pour moi de les remercier. Je savais qu’il y avait des artistes de talent à Brazzaville qui ne cherchent qu’à être soutenus et encouragés et ils vont le prouver le 25 octobre. Il s’agit de Magnum Banzouzi à la percussion ; Bifani Kongo à la trompette ; Paraclet Ndzila au clavier ; Alain Martial Kouloufoua à la guitare ; Bourdon Willy Ngakoula Samba à la guitare basse ; Filling Aimé Kiminou à la batterie ; Destin au saxo ; Reiche Mbemba et Nadège Mbath aux chœurs, sans oublier Mickaëlla Mystille (NDLR chanteuse et épouse de Sammy). J’invite les amateurs de bonne musique à venir nombreux à l’IFC de Brazzaville ainsi que les Ponténégrins, le 2 novembre prochain.

Propos recueillis par Bruno Okokana et Luce Jennifer Mianzoukouta


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Sammy Massamba et son épouse, Mickaëlla Mystille (© DR).