Les Dépêches de Brazzaville



Sanctions contre Mali : l’Union européenne s'unit avec la Cédéao


Selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, les vingt-sept pays de l’UE partagent le même constat.« La situation ne va pas dans la bonne direction et la junte ne donne aucun signal positif, au contraire », a-t-il dit.

 « Plein soutien et front uni avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao) dont nous saluons une fois de plus le travail. Nous préparons des sanctions contre ceux qui font obstruction à la transition. Nous maintenons nos activités et nos missions de formation et de conseil aux forces armées et aux forces de sécurité intérieures maliennes. Nous maintenons la suspension de l’appui budgétaire », ont assuré les ministres qui se sont mis d'accord sur ces points. 

Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a précisé que le prochain G5 Sahel sera « rapidement » suivi par une réunion de la coalition internationale. En plus, il s’est permis une pointe d'ironie sur les manifestations de vendredi, au Mali. « La raison qui est invoquée d’allonger la transition, c’est des raisons de sécurité, je pense que si on est en sécurité pour manifester, on doit sûrement être en sécurité pour voter », a laissé entendre le patron de la diplomatie française.

« Si les Européens ont confirmé leur volonté de maintenir une présence au Mali, c'est dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pas pour autre chose», a tenu à préciser Jean Yves le Drian.

La population mobilisée contre les sanctions de la Cédéao

A Bamako comme dans les autres grandes villes du pays, la population a massivement répondu, le 14 janvier, à l’appel lancé par le gouvernement, au lendemain de l’adoption, le dimanche dernier à Accra, des sanctions supplémentaires par les chefs d’Etat de la Cédéao et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Des dizaines de milliers de manifestants ont pris part aux meetings organisés à Bamako et dans les principales villes du pays pour soutenir les autorités de transition. Parallèlement, le président de la transition, le colonel Assimi Goita, a validé le même jour le Plan de riposte nationale aux sanctions adopté par le gouvernement.

Le Premier ministre, Choguel Maiga, accompagné pour la circonstance de plusieurs membres du gouvernement, s’est rendu sur place où il a prononcé un discours et livré un message de remerciement du chef de l’Etat dans lequel il a rappelé que « le Mali ne se pliera à aucune exigence extérieure qui va contre la volonté populaire et les intérêts du pays », tout en réitérant la disposition des autorités de transition au dialogue avec les organisations régionales et internationales. Il a aussi assuré les Maliens que le gouvernement est en train de prendre toutes les dispositions pour atténuer les conséquences des sanctions économiques prises par les dirigeants de la Cédéao. « Nous n’avons peur que de deux choses : Dieu et le peuple malien ! », a scandé le Premier ministre Maiga.

Plusieurs autres personnalités et figures politiques du pays ont également pris la parole au cours de la manifestation.


Yvette Reine Nzaba