Santé publique : environ 10% des Congolais adultes sont diabétiques
« Environ 10% de sujets congolais portent le diabète. Cette répartition est inégale au niveau du pays parce que les enquêtes restent incomplètes. Cependant au niveau de la partie septentrionale, notamment dans les départements de la Cuvette, la Sangha et des Plateaux la fréquence du diabète est en augmentation selon des données hospitalières que nous avons », a alerté Alexis Elira Dokekias. Considéré comme le plus grand centre hospitalier du Congo, le Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU) reçoit chaque jour au moins un nouveau cas de diabète au service des maladies métaboliques. D’après les campagnes de dépistages organisées au sein de quelques églises et d’autres lieux de Brazzaville, il ressort que le diabète touche environ 3% de la population adulte. Le chef de service des maladies métaboliques au CHU, le professeur Henri Germain Monabeka, qui a communiqué ces chiffres, a déclaré que dans la catégorie des populations ayant plus de 50 ans, les hypertendus, les obèses et les femmes accouchant de gros bébés, le taux est très énorme, soit 7%. « Ce n’est pas une vie d’esprit, ne pensez pas que ce qui est dit ailleurs ne se passe pas chez nous. Nous rapprochons des chiffres de tous les pays africains, le nombre de diabétiques va aller galopant, il ne se passe pas un seul jour dans notre service sans qu’on découvre un nouveau cas de diabète. Tous les jours, nous avons un nouveau cas de diabète, donc l’épidémie est galopante », a indiqué Henri Germain Monabeka. La prévention, le traitement le moins cher Maladie chronique non transmissibles, le diabète nécessite un traitement à vie. Au regard des proportions que prend ce fléau au plan national, le directeur général des hôpitaux pense que le Congo est sur le double fardeau des maladies transmissibles et non transmissibles. Contrairement à d’autres pays africains, a reconnu Alexis Elira Dokekias, les maladies transmissibles n’ont pas encore baissé. « Le diabète associé ou non à d’autres facteurs de risques est responsable des accidents vasculaires cérébraux (AVC), des insuffisances rénales nécessitant la dialyse, des insuffisances cardiaques parce que le plus souvent une insuffisance coronarienne et les gens peuvent être rendus aveugles ou subir des amputations », a-t-il poursuivi, rappelant que le traitement du diabète de type 2 le moins cher est la prévention. Pour se prévenir contre cette épidémie, il faut un régime alimentaire pauvre en graisse, en glucine et ne pas abuser de graisse ainsi que de substances nuisibles pour l’alimentation. Il faut également exercer une activité physique régulièrement. Conformément aux objectifs du développement durable qui placent les maladies non transmissibles dans un volet de lutte importante, il a souligné la nécessité du gouvernement de mettre à la disposition des Congolais, une alimentation saine. Le professeur Henri Germain Monabeka s’est, de son côté, dit inquiet du comportement observé en milieu rural où des populations ont abandonné des activités physiques, notamment des marches au profit des motos « Djakartas ». Cette pratique pourrait, d’après le professeur Mondabéka, permettre le développement des risques du diabète. Pour des personnes malades, il fait un plaidoyer auprès des autorités afin de mettre les médicaments à la portée de tous.« Il faut que les médicaments soient à la portée de ces patients pour qu’ils puissent se soigner correctement et éviter les complications que nous rencontrons aujourd’hui. Il y a plusieurs actions à mener dans ce sens. Nous espérons que cette journée aura fait un petit clin d’œil à tous nos dirigeants et que des mesures seront prises pour pouvoir améliorer la prise en charge du diabète et infléchir la courbe de ce mal dans notre pays », a-t-il conclu.
Parfait Wilfried Douniama et Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Alexis Elira Dokekias ; Henri Germain Monabeka entouré de ses collaborateurs ; crédit photo Adiac |