Les Dépêches de Brazzaville



Secteur informel : une subvention de l’État annoncée pour les artisans et petits producteurs


Les activités socio-économiques durement touchées par le confinement et les autres mesures restrictives liées au coronavirus peinent à se relever. Le secteur informel qui représente un véritable amortisseur de pauvreté au Congo, avec environ soixante-treize mille individus actifs exerçant dans plus de quarante mille unités économiques, mobilise l’attention des pouvoirs publics et des partenaires au développement.

Intervenant sur la politique publique en faveur du secteur informel, au cours de la récente session du Conseil économique, social et environnemental, le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Portefeuille public, Gilbert Ondongo a expliqué les modalités de l’octroi de cette nouvelle aide de l’État. Un comité technique devra être mis en place, assuré probablement de la Banque postale du Congo, pour le traitement au cas par cas des demandes de subvention, tenant compte de l’activité de production et de la capacité de l’artisan.        

Pour les autorités, les dépenses budgétaires doivent profiter aux entreprises formelles et au secteur informel. « Toutes les mesures que nous avions prises prennent en compte aussi bien les entreprises du secteur formel que le secteur informel. Nous avons donné des garanties pour les prêts accordés par les banques et les établissements de microfinance. Pour cela, nous avons prévu 50 milliards FCFA, dont 10 milliards pour les  établissements de microcrédits qui vont les prêter aux artisans et petits producteurs », a indiqué Gilbert Ondongo.

En République du Congo, l’accès au financement constitue le principal frein au développement des unités économiques du secteur informel, les services bancaires représentent à peine 1,56% de l’ensemble du secteur. Le rapport de l’étude sur la cartographie du secteur informel du pays souligne un faible niveau d’assistance technique que devait bénéficier le secteur privé, notamment en matière de formation, encadrement et suivi.

Seulement 16,37% des unités économiques disposent d’un compte bancaire et moins de 3% d’entre elles bénéficient des prêts. L’essentiel de financement se fait sur fonds propres (91,8%) des promoteurs des ateliers, des salons de coiffure, des caves, des étals du commerce...

Le monde rural est le plus touché par ce manque de financement, par exemple, dans le département de la Cuvette aucun promoteur n’a reconnu avoir bénéficié d’un appui financier. Les financements disponibles sont concentrés à Brazzaville (47,61%) et à Pointe-Noire (42,04%), un peu pour les départements du Niari, de la Sangha et de la Bouenza.

 


Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Un atelier de soudure à Brazzaville/Adiac