Semaine culturelle des peuples autochtones Aka: une exposition marque l’événement
Pour cette troisième édition, une exposition est organisée au CCR, constituée d'objets des Aka, à savoir le patrimoine matériel et des photographies qui illustrent leur vie quotidienne dans la forêt. Il y a eu également la projection de quelques vidéos, pour bien expliquer aux visiteurs comment cela se passe dans la forêt. Expliquant le thème de cette édition qui n’est autre que « L’Ecole de la forêt », l'initiateur et concepteur de l'activité, Sorel Eta, a indiqué que la forêt, pour lui, est une école où l’on peut beaucoup apprendre. La différence qui existe entre l’école de la forêt et l’école occidentale n’est que l’écriture et la lecture. « Pour étudier à l’école de la forêt, on n’a pas besoin de l’écriture et de la lecture, contrairement à l’école occidentale où l'on doit passer par l’écriture et la lecture. A l’école de la forêt, ça se passe avec l’observation et l’imitation. Cela veut dire, on écoute, on imite, on observe et on imite. Du point de vue disciplines, les deux écoles ont les choses à enseigner », a-t-il soutenu.
"La scolarisation des enfants autochtones, un tort" Pour Sorel Eta, l’une des motivations justifiant le thème de cette édition, c’est le fait que depuis un certain temps, le dossier des peuples autochtones est d'actualité au Congo, notamment la scolarisation de leurs enfants qui finira par mettre à mal leur culture ancestrale. « Ayant parcouru la forêt avec les Aka pendant vingt-trois ans, j’ai appris des choses, j’ai vu comment cette culture est en train de disparaître, et cela me fait très mal parce que c’est un patrimoine, un héritage légué par leurs ancêtres. Nous avons tous intérêt à œuvrer pour sa promotion et pour sa sauvegarde. Mais l'on constate que dans notre société, peu des gens connaissent les réalités de la forêt, les réalités que vivent les peuples autochtones », a expliqué Sorel Eta, défenseur acharné de la culture Aka et opposé à leur éducation à la manière occidentale. « Il y a tellement des choses auxquelles nous n’avons pas encore accès. On risque de les perdre parce que nous les jugeons de loin et l’ethnocentrisme est en train de prendre le dessus. C’est difficile pour moi de l’accepter. Raison pour laquelle nous vous avons invités. A travers cette exposition, nous allons effectuer un voyage au cœur de la forêt, à la découverte de l’homme et de son milieu de vie », a précisé Sorel Eta, martelant sur la sauvegarde du patrimoine des peuples autocthtones qui, selon lui, est peu connu par d'autres peuples.
« De mon point de vue, quand je regarde leurs concerts, leur mode de vie, c’est quelque chose qui s'appelle la vie intégrale ou l’art intégral… Nous sommes ravis d’assister à cette exposition consacrée à la vie des peuples autochtones. Nous avons fait cette exposition qui attire l’attention du public congolais, des autorités, des expatriés », a-t-il souligné. Bruno Okokana et Larsain Polmer Nkenda (stagiaire) Légendes et crédits photo :Photo 1 : Les Aka exposant leurs objets
Photo 2 : L’affiche de la Semaine culturelle des peuples autochtones Aka
Photo 3 : Le chercheur Sorel Eta expliquant le sens de l'événement
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