Les Dépêches de Brazzaville



Sénat : Thambwe Muamba « poursuivi par le signe indien »


Dans une correspondance de l’inspecteur général des Finances (IGF) adressée, le 3 février 2021, au président du Sénat, ce dernier demande des comptes à Alexis Thambwe Muamba, à son questeur et son questeur adjoint ainsi qu’au trésorier. Ces membres du bureau du Sénat sont appelés à justifier une somme importante mise à la disposition de la chambre haute du Parlement, pour la période de janvier 2019 à fin 2020.

« Nous avons l’honneur de vous transmettre par la présente, la feuille d’observations provisoires relatives au contrôle du bureau comptable du Sénat code 0693…Cette feuille d’observation se résume à un montant de CDF 107 393 869 128, 82 mis à la disposition du Sénat qui ne sont pas justifiés pour la période de janvier 2019 à fin 2020 », écrit l’IGF Jules Alingete Key, qui dit attendre de Thambwe Muamba, du questeur et du questeur adjoint ainsi que du trésorier du Sénat et le comptable public principal code 0693, de fournir les justifications sur l’utilisation de ces fonds.

L’inspecteur général des Finances précise également que conformément aux textes en vigueur, ces personnes interpellées disposent de cinq jours pour lui faire parvenir, par écrit, leurs éléments de réponse. Et de faire observer que passer ce délai, les observations faites par son office seront considérées comme définitives.

Mais également, l’IGF note la possibilité d’une séance contradictoire pour passer en revue les observations de son office et les éléments de réponse des personnes interpellées.

Cette action de l’IGF, note-t-on, est la troisième qui vise le président du Sénat et son bureau dans un écart de deux jours. Pour la première, celle du procureur général de la République, le bureau a promptement répondu en évoquant la non utilité de l’action, étant donné que les sommes visées auraient été retournées logées dans la trésorerie du Sénat.

S’agissant de la deuxième action, liée à la pétition déposée contre le bureau du Sénat, ce dernier a réagi en disant que le communiqué du secrétaire général de la chambre haute du Parlement convoquant une plénière pour l’identification du doyen d’âge et la mise en place du bureau ad hoc violait la loi et qu’il était nul et de nul effet. Ici, certains autres sénateurs ont réagi, s’appuyant sur le règlement intérieur, pour dire que le secrétaire général de leur institution, en appelant à cette plénière, n’avait pas violé les textes.

Pour cette troisième action, le bureau Thambwe sera obligé de présenter ses moyens de défense, chiffres et documents à l'appui, pour se sauver de l’épée de Damoclès qui reste suspendue sur sa tête. Faute de quoi, il lui sera difficile de se libérer des serres de l’IGF, qui a déjà à son actif, l’envoi de certains dirigeants des entreprises et institutions congolaises devant la justice pour leur gestion des structures.


Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Alexis Thambwe Muamba. Photo 2: la lettre de l'IGF.