Société : l’article 23 de la loi Mouebara mis à nu !
Sans pudibonderie, il est en effet courant de constater que les femmes (Interprètes, danseuses, figurantes) sont réduites bien souvent à une représentation de femmes-objets dans nombre de clips, entrouvrant ainsi la porte à de possibles fantasmes masculins. Si cette représentation est parfois un argument artistique, elle est aussi un argument de vente et de marketing encourageant inconsciemment certaines artistes à faire valoir, à travers tenues ou poses suggestives, leur charme supposé. Il n’y aurait pas manière à s’en plaindre exagérément si cette érotisation, orchestrée de toutes parts, ne s’exerçait pas à outrance et de façon quasi systématique. Entre sensualité, érotisme, vulgarité, les frontières sont parfois fragiles et il n’est pas sûr que la femme, ainsi suggérée comme un objet de désir, ait du reste conscience que ces représentations puissent dégrader parfois son image. Cette récurrence conduit peu ou prou certains hommes à l’objectivation sexuelle, autrement dit, le fait de considérer une personne sous un angle sexuel qui, selon des études, est un précurseur du harcèlement sexuel et même de violence sexuelle. Si la liberté d’expression est - et doit - rester la règle, il n’en reste pas moins que la représentation de la femme comme objet de consommation est susceptible de présenter un décalage avec la réalité et d’influencer négativement la construction identitaire d’un jeune public. Au regard des polémiques entrevues ici et là, l’espoir demeure que l’article 23 soit donc mieux compris sur le fond sans qu’il ne soit un frein à la création et à la liberté d’expression, qu’elle soit chantée, vestimentaire ou comportementale. Car, n’en déplaise aux puritains, c’est l’un des principes de l’art que de s’affranchir des règles en vigueur !
Philippe Edouard Légendes et crédits photo :La ministre Ines Nefer Ingani |