Les Dépêches de Brazzaville



Somalie : l’ambassade des Etats-Unis d'Amérique rouvre ses portes


L'acte symbolique fort montre l’amélioration de la sécurité et l’indéniable rapprochement entre les deux pays. « Une nouvelle étape vers le retour des relations entre la Somalie et les États-Unis », a déclaré Washington.

En février 2015, Barak Obama a nommé le premier ambassadeur américain en Somalie depuis la guerre et trois mois plus tard, le département d’État annonçait la réouverture prochaine de l’ambassade. Il a fallu finalement attendre presque cinq ans pour que cela soit rendu possible.

Pour les Etats-Unis, ce retour à Mogadiscio reflète les récents progrès réalisés dans le pays de la Corne de l’Afrique, qui doit encore faire face à de fréquentes attaques d’extrémistes d’al-Shabab liés à Al-Qaïda. C’est un « jour historique reflétant les progrès de la Somalie ces dernières années. L’ambassade va aider à renforcer la coopération et à faire progresser les intérêts stratégiques américains », a déclaré l’actuel ambassadeur, Donald Yamamoto.

Sur ce point, la Somalie sait bénéficier du soutien des Américains qui combattent au côté de l’armée nationale et de la force de l’Union africaine pour chasser les djihadistes shebab de leurs bases.

Le 30 septembre dernier, le groupe extrémiste a tenté de prendre d’assaut la piste d’atterrissage militaire de Belidogle, dans le sud de la Somalie, qui abrite les forces somaliennes et américaines et qui sert de point de départ aux drones utilisés pour frapper les positions des shebabs. L’armée américaine a déclaré avoir effectué cinquante-quatre frappes aériennes contre al-Shabab et un affilié local de l’État islamique cette année, même si des voix s'élèvent pour dénoncer le meurtre de civils dans cette contre-offensive djihadiste.

L’ambassade des États-Unis à Mogadiscio avait fermé ses portes en 1991. Alors que la Somalie plongeait dans la guerre civile, deux cent quatre-vingt-une personnes étaient hélitreuillées de l’ambassade américaine vers des porte-avions stationnés au large de Mogadiscio. Les États-Unis avaient officiellement reconnu le nouveau gouvernement fédéral somalien en 2013, mais avaient basé leur mission diplomatique au Kenya voisin.

Présent à New York à l’occasion de l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, le président somalien, Mohamed Abdullahi Farmaajo, en a profité pour inaugurer la mission diplomatique somalienne à Washington.

Actuellement premiers donateurs en Somalie, les États-Unis qui voient ce pays comme un site de plus en plus stratégique, ont annoncé une nouvelle aide de deux cent cinquante-sept millions de dollars.


Josiane Mambou Loukoula