Les Dépêches de Brazzaville



Sommet de Paris : "L’implication des diasporas africaines est essentielle", préconise Patrice Anato


Vue partielle de la délégation congolaise conduite par le chef de l'état Denis Sassou N'Guesso au Sommet sur l'Afrique du 18 mai 2021 à ParisPour le député français, une réponse internationale ambitieuse et coordonnée s’impose. Le Sommet sur le financement des économies africaines, qui s’est déroulé le 18 mai à Paris, doit viser précisément à trouver les voies et moyens d’une solidarité agissante avec l’Afrique. " Il y va de notre intérêt à tous, et cet enjeu concerne au premier chef l’Europe ", écrit-il.

Et de poursuivre : "On ne le dit pas assez : il ne pourra y avoir de réduction de la pauvreté sans création massive d’emplois, et cela, seul le secteur privé est en capacité de le faire. Or, il a été jusqu’à présent le grand oublié des plans de relance africains. Les entreprises ont fortement contribué à la résilience du continent. Elles doivent être appuyées et renforcées, et des dispositifs leur permettant de capter de nouveaux flux de financement doivent être imaginés. Cette question cruciale sera, bien entendu, à l’ordre du jour du Sommet de Paris.

Dans ce contexte, l’implication des diasporas africaines est essentielle. Dans bien des pays, les transferts de fonds de la diaspora représentent désormais des montants équivalents ou même supérieurs à ceux de l’aide publique au développement. La Banque mondiale estime à une cinquantaine de milliards de dollars la part captée par les économies d’Afrique subsaharienne. Mais cette manne est trop peu dirigée vers le secteur privé et l’investissement productif. La sécurisation et la rationalisation du cadre de ces transferts de fonds permettraient d’augmenter leur volume, et d’en faire un levier du développement économique de l’Afrique. Certains États se sont déjà penchés sur le sujet. Par exemple, le Maroc met actuellement en place une nouvelle plateforme destinée aux investisseurs de la diaspora.

Alors que la France vient de prendre l’engagement historique d’allouer 0,7 % de son PNB à l’aide publique au développement, la redéfinition des plans de financement des économies africaines est une ardente obligation. Les nouvelles stratégies à imaginer doivent être partenariales et innovantes pour prétendre avoir un impact durable sur le continent. Le Sommet du 18 mai organisé sous l’égide de la France sera le lieu pour prendre des engagements concrets et ambitieux. Il peut être l’occasion de sceller enfin un véritable « New Deal » avec l’Afrique ".


Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Vue partielle de la délégation congolaise conduite par le chef de l'Etat Denis Sassou N'Guesso au Sommet sur l'Afrique du 18 mai 2021 à Paris Crédit photo : Roland Mbongo / Presse présidentielle