Les Dépêches de Brazzaville



Sommet des maires du monde : la ville au cœur des préoccupations de la COP21


 « Notre mobilisation est historique, elle peut résoudre la moitié de l’équation climatique mondiale, » a déclaré Anne Hidalgo en préambule. « Nous ne sommes pas venus à Paris faire l’histoire : nous sommes venus construire l’avenir, » a précisé Mickaël Bloomberg.

Le rôle des villes dans la lutte contre le réchauffement climatique est déterminant : les zones urbaines abritent plus de 50 % de la population mondiale - les deux tiers en 2050 - et génèrent 70 % des émissions de carbone. Les villes sont aussi les premières victimes du dérèglement climatique et les maires souvent les premiers acteurs impliqués pour répondre aux inondations, cyclones et autres catastrophes naturelles touchant leurs villes.

De nombreux représentants africains présents

Ce sommet fut aussi l’occasion pour de nombreux pays africains de faire entendre leur voix. Par exemple, le premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou a rappelé que « les victimes les plus touchées sont les pays pauvres » puisque le réchauffement climatique est l’une des causes de l’érosion côtière qui menace les agriculteurs, supprime des emplois des pêcheurs et à terme menace de faire disparaître les villes côtières.

Tout en rappelant que les pays africains étaient prêts à s’engager sur le chemin de la croissance verte, il a néanmoins appelé au soutien des villes du nord pour assurer la transition.

Pour Adama Sangaré, maire de Bamako, malgré la crise que traverse son pays, les Maliens sont préoccupés par les questions climatiques. Il a aussi souligné l’importance d’associer les représentants locaux aux négociations car ces derniers jouent un rôle majeur dans l’application des décisions : "si les maires ne sont pas là lors des négociations, ce sont des négociations de plus qui resteront dans les tiroirs".

Des engagements partagés

A l’issue du sommet, les élus se sont engagés et ont signé une « Déclaration des maires » remise ensuite aux négociateurs nationaux. Ils se sont notamment engagés à « réduire de 3,7 gigatonnes les émissions annuelles de gaz à effet de serre dans les zones urbaines d’ici à 2030 » et à « soutenir des objectifs ambitieux en faveur du climat, telle la transition vers une énergie 100 % renouvelable ou une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ».


Melissa Kerim-Dikeni