Les Dépêches de Brazzaville



Soudan : la Grande-Bretagne réduit son aide au développement pour 2022


 Un total de 861 millions de livres sterling sera déduit des dépenses d'aide du gouvernement britannique pour facturer l'allégement de la dette soudanaise. Les dépenses totales de la Grande-Bretagne en matière d'aide devraient s'élever à 10,9 milliards de livres sterling en 2021. Cette décision a montré que la Grande-Bretagne risquait de devenir « un pays qui manipule les règles [internationales] pour réduire son soutien à ses partenaires les plus pauvres face à la pire crise économique de toute une vie », a déclaré Ian Mitchell, chercheur  au Center for global development. Cette décision « confirme nos pires craintes quant aux intentions du Trésor envers le budget de l'aide », a poursuivi son collègue Ranil Dissanayake, convaincu que les dommages causés au budget de l'aide pourraient s'avérer pires qu'il ne l'avait prédit en septembre.

Le Trésor britannique a confirmé l’annulation la dette bilatérale du Soudan en 2022 à la suite de la décision PPTE [Initiative pour les pays pauvres très endettés] dont la date n'a pas encore été confirmée. Toute la dette du Soudan sera donc comptabilisée comme APD. « Si nous pouvions nous permettre 0,5 lorsque la réduction a été annoncée, nous pouvons toujours nous permettre de dépenser autant sur l'APD aujourd'hui - cette annulation de la dette ne change rien à cela », selon lui. La chute d'un objectif de dépenses d'aide de 0,7% à 0,5% a entraîné un déficit budgétaire de 4,5 millions de livres sterling, entraînant la fermeture de nombreux projets. Elle fait suite à une réduction de l’aide de 943 millions de livres sterling en 2020, la valeur du budget de 0,7% de l'époque ayant chuté au milieu des retombées économiques de la pandémie. 

« Le Royaume-Uni est et restera un leader mondial du développement international et reviendra à l'objectif de 0,7% lorsque la situation budgétaire le permettra », a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique. Pour l’ancien secrétaire au développement international, Andrew Mitchell, cette décision n'est « ni moralement juste ni dans l'intérêt national de notre pays ». Preet Gill, porte-parole fantôme du développement international, a déclaré : « A quelques jours de la COP 26, cette dernière révélation souligne [que] le retrait [de l'aide] sous le gouvernement conservateur se poursuivra sous le nouveau secrétaire aux Affaires étrangères et au Développement ».


Noël Ndong