Les Dépêches de Brazzaville



Souvenir : un hommage à Marie Massamba-Débat, première "première dame" du Congo


Agrémenté par les chorales "Les piroguiers" de la Basilique Sainte-Anne du Congo et le Kilombo bible de la paroisse évangélique de Bacongo, l'événement a connu la participation des parents, amis et connaissances, ainsi que des fidèles de plusieurs confessions religieuses de Brazzaville.

Née vers 1928, Marie Massamba-Débat fut l’épouse du deuxième président du Congo, ayant dirigé le pays de 1963 à 1968. Dans son homélie tirée des livres de Genèse 2,18-21 ; Actes des apôtres 9,36-42 ; Luc 1,35-38, le curé, recteur de la Basilique Sainte-Anne du Congo, l’abbé Armand Serge Kiyindou, est revenu sur les valeurs de cette protestante. « Nous célébrons la mémoire de la veuve Massamba-Débat, celle qui était devenue plus ou moins dans notre pays la figure emblématique des veuves », a-t-il indiqué.

S’interrogeant sur le choix de la célébration de cette messe dans une église catholique alors que l’ancienne première dame et toute sa famille sont d’obédience évangélique, le prête a souligné que la réponse à cette question se trouvait dans la personne même de Marie Massamba-Débat.

« Une vraie éducatrice, une maman qui aimait tout le monde. Elle avait un cœur ouvert et large.  Il faut s’appeler Marie Massamba-Débat pour réunir en même temps, dans un culte qui n’est pas œcuménique, les évangéliques, les salutistes, musulmans et d’autres confessions religieuses », a expliqué le curé de la Basilique Sainte-Anne du Congo, insistant sur l’unité du peuple congolais.

Une femme illettrée première dame

Selon Robert Massamba-Débat, sa maman était toujours portée vers les valeurs que défendait la bible. « Maman était illettrée dans le sens intégral du mot. Elle ne savait ni lire ni écrire. Cependant, maman savait lire un seul livre : la Bible en kikongo. Première « première dame », c’est le fait de l’histoire qui l’a propulsée à ce niveau. On dirait que ce n’est pas par hasard, c’est un problème de destin. Elle a été l'épouse d’un directeur d’école, d'un directeur de cabinet, d'un ministre, d'un Premier ministre, d'un président de l’Assemblée nationale et d'un président de la République », a-t-il vanté, remerciant les autorités nationales des différentes époques, notamment le chef de l’Etat actuel, Denis Sassou N’Guesso, et son prédécesseur, Pascal Lissouba. Le premier pour avoir organisé la sortie de la veuve Massamba-Débat de Bacongo, lors des événements de 1993, et le second pour avoir réservé, la même année, des obsèques dignes à cette dernière.

Ils ont dit…

Yvonne Kouilou, ancienne trésorière de la chorale Kilombo bible : « Elle faisait partie de  la commission saka-saka de la chorale et participait aux activités de celle-ci. Elle est arrivée dans notre groupe lorsque j’étais trésorière et a laissé un grand souvenir surtout quand elle préparait le "saka-saka" avec de la banane plantain à la muambe ».

Christophe Moukouéké, homme politique : « Je garde d’elle le souvenir d’une grande dame. On vient de nous rappeler qu’elle fut la première « première dame » du Congo, mais la vie qu’elle a menée a été d’une simplicité étonnante. D’ailleurs, ce n’est pas étonnant, parce que le président Massamba-Débat lui-même fut un homme d’une simplicité étonnante aussi, un homme d’esprit, un homme d’amour, un bon protestant. Je garde donc de ce couple un souvenir inoubliable ».

Pour poursuivre les actions prônées par sa mère, Line Massamba-Débat a organisé une réception en honneur des veuves issues des différents départements du pays. Une occasion, pour elle, d’insister sur les notions de paix et d’unité, qui devraient caractériser le peuple congolais.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Des participants à la messe/ Adiac 2- La chorale Kilombo bible se souvient encore de Marie Massamba-Débat /Adiac