Spectacle : « Djon bé sini don ? » d’Alima Togola au confluent de la tradition et de la modernité
Puisant un peu dans le vécu de l’actrice, ce spectacle passe au peigne fin son calvaire d’immigrée à travers un personnage de technicienne de surface sans papier et place un miroir sur son couple mixte avec Michel Beretti, une différence culturelle perceptible à l’œil. A ce propos, Alima Togola est enceinte sur scène et joue drôlement sur la double appartenance culturelle de l’enfant qu’elle porte. D’un côté, le père affirme que son enfant sera métis et noir et de l’autre, la mère se demande si elle pourrait dire de son enfant métis et blanc. Alima Togola apparaît seule sur scène avec une expression artistique hybride à cheval entre le monologue et la comédie, où plusieurs situations sont présentées au public pour dévoiler le côté fragile de la vie. De ce fait, elle incarne, tour à tour, plusieurs personnages. De sa mère à la future ex-belle-mère, en passant par ses ex-futures belles-sœurs, son ex- futur-mari ou encore ses amies, l’actrice démonte joyeusement le système d’oppression auquel est soumise la jeune fille africaine en général et celle du Mali en particulier. Des figures dont les traits passent sous le regard critique de l’actrice pour une lecture directe de la société à laquelle appartient la comédienne et des maux de l’Afrique. « Dans ce spectacle, il ne s’agit pas d’accuser qui que ce soit. J’exhorte plutôt l’Africain à s’assumer sur tous les plans et à cesser de vendre l’illusion à ses frères restés sur le continent. Par ailleurs, je dénonce la maltraitance et le rejet auxquels sont soumis les personnes issues du métissage culturel tout en rappelant que nos traditions ancestrales africaines sont appelées à évoluer et à tenir compte du changement de mentalité, au fil des générations », a déclaré Alima Togola au terme du spectacle. Notons que le public a salué le professionnalisme et l’humour de l’artiste sur scène. Pour son premier spectacle à Brazzaville, Alima Togola s’est réjouie de l’enthousiasme des Brazzavillois et de la communauté malienne résidant au Congo. Merveille Atipo Légendes et crédits photo :Alima Togola sur scène/Adiac |