Tchad : deux attentats-suicides font près d’une trentaine de morts à N’Djamena

«C’est une action kamikaze», a reconnu le ministre tchadien de l’intérieur, Abderahim Biremé Hamid. Des forces de sécurité sont présentes partout dans la ville après l’attentat pour tenter de calmer la situation et éviter d’éventuelle nouvelle attaque. Les autorités tchadiennes ont convoqué d’urgence dans la journée, une réunion de crise en vue d’établir l’ampleur du drame.

Pour l’heure, les deux attaques terroristes ne sont pas encore revendiquées. Toutes les attentions sont portées contre la secte islamique Boko Haram. Puisque d’ailleurs, le Tchad est engagé militairement au Nigeria aux côtés des soldats nigériens et nigérians pour combattre les islamistes. Plus de cinq mille soldats tchadiens combattent les Boko Haram au Nigéria. Le chef de la nébuleuse, Abubakar Shekau, a menacé à plusieurs reprises de s’en prendre aux intérêts tchadiens. Après ces multiples menaces, des mesures de sécurité avaient été considérablement renforcées depuis plusieurs mois dans un souci de contraindre  les attaques des islamistes armés nigérians de Boko Haram.

Lors d’une récente réunion régionale des pays voisins du Nigéria, les chefs d’Etat du Benin, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigéria, ont convenu d’ici le mois de juillet prochain, de mettre en place une force régionale en vue de lutter contre l'insurrection de Boko Haram. La menace Boko Haram était d’ailleurs diffuse, puisque la secte nigériane a fait allégeance le mois dernier au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Le Tchad est un allié « incontournable » de la France dans la lutte contre le terrorisme au sahel. L’état-major de l’opération antiterroriste, Barkhane est même implanté dans la capitale tchadienne. Pour cela, la réaction ne s’est pas fait attendre : « La France condamne les attaques perpétrées le 15 juin contre le commissariat général et l'école de police de N'Djamena. Elle se tient aux côtés du Tchad et de ses partenaires africains dans la lutte contre le terrorisme », a indiqué le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal.