Terrorisme: les pays du Lac Tchad coordonnent leurs renseignements« L’accent est mis sur l’intégration qui met en évidence le rôle crucial que le renseignement joue dans la définition de l’action militaire », a expliqué la contre-amiral américaine Heidi Berg, lors d’une rencontre de deux jours regroupant des responsables des services de renseignement de la Force multinationale (Niger, Nigeria, Cameroun, Tchad, Bénin), des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de France. Heidi Berg a invité les pays touchés par les attaques de Boko Haram ainsi que d’autres Etats à prendre de nouvelles dispositions pour contrer les menaces terroristes. « Ensemble, nous pourrions mieux faire progresser notre compréhension des menaces, renforcer notre capacité à partager des ressources et notre expertise, et organiser et concentrer nos forces dans un but commun », a-t-elle souligné. Le Niger, le Cameroun et le Tchad « ont élargi » leur « capacité de collecte d’informations », grâce à des aéronefs Cessna 208 offerts par son pays, « bien que chacun ait adopté une approche différente » sur leur utilisation, a fait remarquer la contre-amiral américaine. Et appelant les pays concernés à arrêter les excursions de la secte islamiste dans leurs pays respectifs, Heidi Berg a demandé aux dirigeants des Etats concernés d’ « exploiter la plateforme de collecte et d’autres plateformes (...) contre des ennemis régionaux » que sont « les groupes extrémistes violents de la région du Lac Tchad, en particulier l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest et Boko Haram ». Un expert présent à la rencontre a évoqué à la presse le bien-fondé de la rencontre de la capitale nigérienne. « On est venu pour échanger nos informations. Les avions Cessna américains nous ont beaucoup permis, ces derniers temps, de filmer, de traiter certaines positions de l’ennemi », a-t-il relevé. La Force mixte multinationale opère depuis 2015 dans le bassin du Lac Tchad contre Boko Haram. Malgré sa présence, le président nigien, Mahamadou Issoufou, a regretté le fait qu’« en dépit des opérations » militaires déjà menées, le groupe djihadiste fait toujours « preuve d’une résilience » que les troupes régionales « doivent briser coûte que coûte ».
Nestor N'Gampoula |