Les Dépêches de Brazzaville



Transition énergétique mondiale : un deal entre la RDC, la Zambie et le Madagascar pour le cobalt


Il n’est un secret pour personne que le besoin en cobalt se fait de plus en plus ressentir dans plusieurs domaines d’activités, dont celui de la très stratégique industrie aérospatiale très peu citée d’ailleurs dans les analyses les plus éclairées des experts africains. Tout semble indiquer que le cobalt est considéré aujourd’hui comme le « métal - solution » pour le changement climatique en raison, notamment, de son utilisation dans la fabrication des batteries pour les véhicules électriques. Si le marché existe bel et bien, l’analyse de SARW repose davantage sur la posture de l’Afrique. Actuellement, le secteur privé étranger exerce une réelle emprise sur la production mondiale de ce métal. Pourtant, en travaillant ensemble, l’organisation sud-africaine pense qu’il est possible de renverser la situation : « La RDC, la Zambie et le Madagascar doivent utiliser leur pouvoir de production pour assurer un degré élevé d’enrichissement ou de fabrication en amont dans le continent africain », estime-t-elle..

En produisant plus de 70 % du cobalt utilisé à travers le monde, l’Afrique ne doit plus se contenter que de la fiscalité minière. Kinshasa, on le sait, a pris l’initiative d’ériger le Centre africain d’excellence pour l’industrie des batteries. Il est, d’ailleurs, prévu la pose de la première pierre au mois de décembre prochain dans la province du Haut-Katanga. Entre temps, depuis le 24 juin, les réunions techniques ont bien débuté au niveau des experts pour l’opérationnalisation effective de l’usine des batteries électriques en RDC. Les thèmes développés concernent, entre autres, l’étude de dimensionnement de cette usine pilote ainsi que les différentes variantes techniques et juridiques avec la création de la zone économique spéciale transfrontalière entre la RDC et la Zambie pour la matérialisation de cette usine. Les experts du Centre africain d’excellence pour l’industrie des batteries et leurs homologues de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique accompagnent ce projet. Pour l’heure, l’espoir est permis, a noté l’un des experts. En l’espace de trois mois depuis le lancement du Centre, il y a eu, par exemple, des discussions sur la formation à courte durée et à moyenne durée, la formation de master et de bacheliers.  Toutefois, d’autres métaux seront mis à contribution dans la fabrication des batteries électriques : nickel, lithium et manganèse. La bonne nouvelle est l’agrément de coopération avec les universités zambiennes et des centres de recherche en Allemagne pour la bonne marche du projet. 


Laurent Essolomwa