Traque des ADF : l’Ouganda et la RDC relancent leur coopération militaire

Peut-être tendons-nous déjà vers la fin de l’aventure militaire des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) en RDC. C’est en tout cas l’impression qui se dégage au terme de la visite effectuée, le 4 août, en Ouganda par le président Joseph Kabila Kabange. Une visite éclair mais qui a accouché d’un accord de coopération sur le plan militaire motivé par la perspective de neutralisation des rebelles ADF. L’enjeu sécuritaire a été au menu des discussions entre les deux Chefs d’État, Joseph Kabila et Yoweri Museveni, qui ont convenu d’échanger dorénavant des informations entre leurs pays sur le mouvement des personnes qui quittent l’Ouganda pour créer l’insécurité au Nord-Kivu.

Il est, en effet, établi que l’insécurité qui prévaut au Nord-Kivu, essentiellement dans le territoire de Beni et Butembo, est perpétrée par des groupes armés en provenance de l’Ouganda. Les dernières statistiques renseignent que, depuis le début de l’année, près d’une centaine de personnes ont été tuées en moins de cinq mois, le gros lot des victimes étant le fait des ADF. Concrètement, cette coopération militaire entre les Fardc et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) va se limiter seulement à un échange d’informations  via une unité de renseignement à mettre en place sur les mouvements suspects à la frontière commune, l’objectif visé  étant de « démanteler le réseau qui recrute en Ouganda pour semer la désolation en RDC ». Il s’agit, comme l’a déclaré Yoweri Museveni, « de surveiller les ADF à partir du recrutement » de sorte à mieux cerner les contours de leur organisation aux fins de démantèlement.

Cet accord militaire n'est, cependant, pas à confondre avec une opération militaire conjointe Fardc-UPDF qui viendra le moment venu, ont précisé les deux chefs d’État. Pour l’heure, les deux forces loyalistes vont s’échanger des informations sur les traversées de la frontière en travaillant en synergie. « J’ai dit au président de l’Ouganda que nous voulons avoir la paix comme il a aussi la paix dans son pays », a déclaré Joseph Kabila à son retour à Beni après son entretien avec son homologue ougandais.