Unesco : le candidat à la succession d’Audrey Azoulay invité de l’Association science po pour l’Afrique
L’éducation est un axe majeur, a-t-il ainsi rappelé, incarnée par la citation de Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on peut utiliser pour changer le monde ». Pourtant, 60% des enfants dans le monde n’ont pas encore accès à l’école, et moins de 12% des filles poursuivent une carrière scientifique après le primaire. La déscolarisation des filles étant également un sujet sur lequel l’Unesco effectue un travail de terrain en lien avec les organisations non gouvernementales (ONG) et les médias locaux. L’éducation ne peut se limiter à la construction d’écoles, a précisé Firmin Edouard Matoko. Il est nécessaire de traiter les causes culturelles et sociales en partenariat avec les ONG et les médias. Culture, patrimoine tangible et immatériel sont au cœur de l’identité et de la diversité culturelle, a aussi plaidé le candidat. L’Afrique, riche en patrimoine immatériel (Danses, musiques, rituels tels que la rumba congolaise, attiéké, thieb) a vu, d’ailleurs, une progression notable de ses sites culturels inscrits au patrimoine mondial. Mais ces patrimoines sont menacés par les conflits armés, la dégradation environnementale, le surtourisme et le manque de financements. La sauvegarde des langues, une question essentielle pour l’Unesco L’Unesco développe des partenariats avec des bailleurs pour protéger ces sites, et promeut l’idée que le patrimoine culturel appartient à l’humanité. La sauvegarde des langues autochtones, menacées d’extinction, constitue une question essentielle pour l’Unesco, comme en témoigne la proclamation récente de la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032). L’institution s’engage également dans la lutte contre les fractures numériques, alors que seulement 40% de la population africaine a accès aux outils numériques. Les nouvelles technologies, a-t-il expliqué, s’imposent comme des alliés de poids dans la préservation et la transmission du patrimoine culturel africain. Des initiatives comme l’usage de drones pour surveiller les parcs naturels (Virunga en République démocratique du Congo), ou la numérisation d’archives anciennes (Manuscrits de Tombouctou) incarnent de nouvelles manières de transmettre et préserver l’héritage culturel du continent. L’Unesco accompagne aussi les États dans la prévention des discriminations liées au numérique et favorise la coopération Sud-Sud. Elle promeut la liberté d’expression et de la presse, avec des instruments normatifs et des prix (Guillermo Cano), soutient la jeunesse dans l’apprentissage du numérique, notamment via des programmes de mentorat et de formation, etc. En conclusion, Firmin Edouard Matoko a plaidé avec conviction la vitalité de l’Unesco, qui, forte de ses 80 années d’expérience, reste un acteur central face aux défis globaux d’éducation, d’environnement, de culture, de numérique et de paix. Son action sur le terrain, en coopération avec les États, les sociétés civiles et le secteur privé, doit être renforcée pour relever ces enjeux cruciaux, a-t-il insisté. Anna Auffret pour Aspa Légendes et crédits photo :Le candidat Firmin Edouard Motoko lors de la conférence / DR |