Les Dépêches de Brazzaville



Vie des partis : Moïse Katumbi qualifie de distraction le projet de loi sur la nationalité


Le projet de loi porté par le député Nsingi Pululu ne sera pas débattu au cours de la session parlementaire de septembre, parce que non inscrite parmi les matières retenues dans le calendrier  des travaux. Particulièrement visé par ce texte qui entend réserver l’accès à plusieurs hautes fonctions dont la présidence de la République aux seuls Congolais nés de père et de mère, eux-mêmes Congolais, Moïse Katumbi avait de quoi se réjouir du sort réservé à ce qu’il a qualifié de pure distraction avec des relents divisionnistes.    

En effet, l’ex-gouverneur du Katanga, qui s’est exprimé à ce sujet au cours d’une conférence de presse tenue le 27 septembre à Goma, a laissé entendre que ce projet de loi est une diversion qui éloigne les Congolais des vrais enjeux liés au développement de leur pays. « Le Congo n'a pas besoin de la division, on ne doit pas être distrait. Je ne suis pas venu à Goma dans le cadre de faire la politique, je suis venu voir mes frères et sœurs. Le plus important pour les Congolais, c'est le social, la situation économique de notre pays, la souffrance de la population congolaise, s'il y a une loi pour améliorer la situation de la population congolaise, je serai d'accord avec n'importe qui », a-t-il déclaré.  

Pour le leader d’Ensemble, il y a lieu de mettre en sourdine ce projet de loi qui n’apporte rien au pays, d’autant plus que le président de la République, lui-même, s’y était opposé lors d’une interview accordée à la Voix de l’Amérique, en marge de sa participation à la 76e réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. Le chef de l'Etat avait, en effet, laissé entendre qu'il ne soutient pas cette proposition de loi, déclarant notamment qu'il existe « des Congolais de père et de mère qui ont participé à la ruine du pays ».

Répondant à Moïse Katumbi qui avait qualifié sa proposition de loi de « distraction », l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, Noël Tshiani, estime pour sa part que « c’est une question importante pour les Congolais qui veulent protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la RDC ». Et d’ajouter : « On peut avoir des opinions divergentes. Mais il faut respecter le pays et le peuple congolais ».


Alain Diasso