Les Dépêches de Brazzaville



Vient de paraître : « Monseigneur Auguste Roch Nkounkou 1909-1982 : un homme de miracles » d’Arsène Francoeur Nganga


Le livre est constitué de quatre chapitres que sont : Le contexte de la christianisation du Congo-Français et de la République du Congo : lieu de sacerdoce de Mgr Auguste Roch Nkounkou ; Mgr Auguste Roch Nkounkou (1909-1982) ; Les actions de Mgr Auguste Roch Nkounkou ; et Miracles de Mgr Auguste Roch Nkounkou.

Dans son introduction, l’auteur de cet ouvrage estime que la vie et l’œuvre de Mgr Auguste Roch Nkounkou est un témoignage, hier et aujourd’hui, d’une vie extraordinaire bien remplie. Il fut un personnage thaumaturge, écrit-t-il. Il a marqué son entourage par ses miracles et sa bravoure à affronter les forces du mal. Le personnage de Mgr Nkounkou, par sa foi, représente la puissance de la prière contre les maléfices en Afrique centrale en général et en République du Congo en particulier.

Cet ouvrage fait la peinture de la vie et de l’œuvre de Mgr Nkounkou, en puisant depuis les entrailles de ses origines familiales et en étalant ses miracles ainsi que son influence post mortem qui se fait toujours ressentir jusqu’à ce jour. Arsène Francoeur Nganga a présenté d’abord l’histoire du christianisme romain en Afrique équatoriale française (AEF), cadre spatial du début du sacerdoce de Mgr Nkounkou, ensuite la généalogie de ce personnage et son évolution sacerdotale, son œuvre et enfin son héritage.

En effet, Mgr Auguste Roch Nkounkou (1909-1982) fut un grand homme qui inspira respect et dévotion. Premier prêtre indigène du clergé catholique du diocèse de Brazzaville (Congo) en 1938, il a illuminé son entourage par sa force spirituelle pour avoir converti de nombreuses zones païennes au cours de ses quarante ans de sacerdoce. Sa légende est connue dans tout le bassin du Congo pour ses multiples miracles, dont la résurrection d’un mort. Ses apparitions sont restées vives jusqu’aujourd’hui et des milliers de pèlerins se rendent autour de son sépulcre en quête de bénédictions et de protections.

Préfaçant l’ouvrage d’Arsène Francoeur Nganga, l’abbé Adolphe Tsiakaka a rappelé que c’est à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’évangélisation du Congo, qu’Auguste Roch Nkounkou et Eugène Nkakou sont ordonnés prêtres, le 29 mai 1938, à la Cathédrale de Brazzaville, par Mgr Paul Biechy, assisté de Mgr Alphonse Verwinp, l’ancien supérieur du séminaire de Kisantu des deux candidats au sacerdoce, devenu évêque de Kisantu. A cette célébration, de nombreux chrétiens, et bien sûr sa famille, la famille Kingoma, assistaient pour la première fois à l’ordination de deux fils congolais.

Auguste Rock Nkounkou, un prêtre thaumaturge et polyvalent

Il a exercé son ministère surtout en milieu rural et son dernier poste fut Goma-Tsétsé, dans le Pool, où il a travaillé de 1948 jusqu’à son décès en 1981. La réputation de la paroisse de Goma-Tsétsé est associée à son nom, témoigne l’abbé Tsiakaka. Homme, d’une part modeste et simple, dévoué et attentif à ses frères et sœurs en humanité, Mgr Nkounkou a su porter, malgré sa renommée de thaumaturge, l’habit de l’humilité. Ne faisant pas de différence entre les hommes, il accueillait au même pied d’égalité les pauvres et les riches, d’autre part polyvalent. Il était le prêtre, annonçant la parole de Dieu, l’éducateur, se souciant de l’avenir des enfants, en implantant des écoles dans son secteur pastoral; l’infirmier, soignant les maux du corps; le consolateur des pauvres et l’infatigable travailleur qui faisait son jardin potager, possédait un élevage, fabriquait du vin (la kolatine) dont lui seul possédait le secret, faisait sécher le poisson et portait même le tablier de cuisine pour préparer de petits plats.

Mgr Nkounkou, dans la gestion des relations familiales et ecclésiales, est un prêtre à prendre en exemple. Dans son cœur, sa famille biologique et l’église avaient chacune sa place. Il ne mélangeait jamais les deux aspects de son engagement même s’il mettait l’Église en premier. Mais il savait pertinemment qu’on ne peut pas rencontrer Dieu si on ne rencontre pas l’homme. L’homme est le chemin le plus sûr qui conduit à Dieu. D’où sa polyvalence dans ses multiples engagements pastoraux.

C’est dans la prière, surtout, et dans une foi inébranlable qu’il puisait sa force pour pouvoir mener à bien toutes ses tâches pastorales et familiales. Il avait une grande dévotion à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, sainte qui valorise la voie de l’Enfance, la voie de l’humilité, et à saint Michel, dans sa lutte contre les forces du mal. C’est, d’ailleurs, sous le patronage de saint Michel qu’il plaça la paroisse de Goma-Tsétsé et en fit un sanctuaire important dont la renommée dépassa les frontières du Congo-Brazzaville. Sa famille comptait beaucoup pour lui, comme son église. Il a été honoré d’une part, en 1962, par l’abbé Fulbert Youlou, président de la République du Congo, de l’Ordre du mérite congolais, d’autre part, par le pape Paul VI, prélat de sa sainteté, le 8 décembre 1970, en la fête de l’Immaculée conception, et portait ipso facto le titre de monseigneur. Que ce livre soit un témoignage pour son zèle pastoral et sa grandeur.

Né le 27 mars 1974 à Brazzaville (Congo), Arsène Francoeur Nganga est un historien de formation. Il est fellow researcher à la Brown university de providence dans l’État du Rhode Island (États-Unis d’Amérique). Chercheur associé auprès du Centre d’étude et de documentation sur les traditions et les langues africaines, membre du Centre international des sites et monuments historiques, il a été consultant auprès du conseiller chef du département Culture, Art et Loisirs du président de la République du Congo (2013-2016) et consultant en tourisme de mémoire, auprès de la ministre du Tourisme et de l’Environnement de la République du Congo (2017-2019).


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1 - La couverture du livre d’Arsène Francoeur Nganga / DR 2 - L’écrivain Arsène Francoeur Nganga / DR