Les Dépêches de Brazzaville



Violences à Beni et Irumu : l’efficacité de l’état de siège remise en cause


Les députés du Nord-Kivu, Tembos Yotama et Mbusa Mbenze, ont publié, le 9 novembre, un rapport accablant sur les violences dans les territoires de Beni et Irumu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Ce rapport  couvre la période de 2008 à septembre 2021 et recense plus de 2237 attaques ayant causé la mort de plus de 7404 personnes. Les auteurs notent que le plus important pic des violences a été constaté en 2021 après la proclamation de l’état de siège, en mai dernier. Aussi ajoutent-ils, des 1747 victimes, plus de 1200 ont été recensées durant les quatre mois ayant suivi son instauration.

Selon le député national et membre de la coalition au pouvoir, Tembos Yotama, « … la solution aux massacres de Beni-Irumu n’a rien à voir avec l’instauration de l’état de siège, le gouvernement, partant de la réalité sur le terrain, a vraiment tapé à côté. D’où la nécessité de chercher la solution ailleurs si vraiment il y a besoin de résoudre cette question ». Il précise, en outre, que des trois localités attaquées en 2008, la situation actuelle fait état de plus de 340 agglomérations visitées par les assaillants qui tuent essentiellement à la machette. « En bref, plus de 696 entités ont été attaquées pendant notre période d’étude. Et malgré ce nombre très alarmant, on ne sent pas trop l’implication des services de sécurité qui sont pourtant éparpillés dans les zones des massacres. Curieusement, d’autres attaques ont lieu dans les endroits surmilitarisés, (c'est) le cas d’Eringeti, Maimoya », a noté le rapport. Il dénonce notamment la brutalité militaire dont est victime la population locale sous le régime de l’état de siège.

Les auteurs du rapport n’attestent pas la thèse jihadiste portée par les autorités congolaises. Ils dénoncent des crimes de génocide visant essentiellement la communauté Nandé qui représente « 95 % des victimes ». Par conséquent, ils recommandent à la communauté internationale de créer un tribunal pénal international pour la région.


Jules Tambwe Itagali