Voir ou revoir : « Etheréalité » de Kantarama Gahigiri
A en croire la pensée de la réalisatrice, cette idée de retour sur terre, après des décennies dans l’espace, permet non seulement de mettre en lumière le sentiment d’appartenance, mais aussi celui de déracinement, le décalage inévitable induit par la migration. Le tout entre poésie et sociologie afin de susciter l’intérêt de plus d’un spectateur sur ce phénomène qui perdure. Outre son aspect engageant, ce court-métrage se veut un clin d’œil aux programmes spatiaux africains. D’où l’accent mis sur le costume, bien visible, au milieu de la ville. Pourtant personne ne voit l’astronaute en tant que tel : il est dans son scaphandre, caché puis il disparaît. Une autre particularité de ce film est le choix de la langue anglaise par Kantarama Gahigiri. « Pour ce qui est du choix de l’anglais, c’était logique. On parlait anglais pendant la résidence, les Nigérians interviewés parlent anglais… Même si ce n’est pas ma langue maternelle, elle fait partie de ma vie. J’ai beaucoup de projets en Afrique de l’Est, j’écris en anglais, j’ai vécu huit ans aux États-Unis », a déclaré la réalisatrice du film. Cinéaste helvético-rwandaise, Kantarama Gahigiri s’est professionnalisée dans l’industrie du 7e art au début des années 2010. Son premier long-métrage Tapis Rouge (2015), une coréalisation, a reçu plusieurs prix dont le Prix TV5 Monde du Meilleur Long-Métrage francophone, suivi d’une sortie en salles en Suisse et en France. En 2019, elle a écrit et réalisé « Etheréalité » primé au Rastro Festival au Brésil. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :L’affiche du film/DR |