Zimbabwe : la communauté internationale appelle à une solution pacifiqueDans un communiqué, le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine (UA), a dénoncé le 15 novembre « ce qui apparaît comme un coup d’Etat » au Zimbabwe et demandé aux militaires de « se soumettre à la légalité constitutionnelle ». « L’Union africaine exprime sa grande préoccupation face à la situation qui se déroule au Zimbabwe où manifestement des soldats tentent de prendre le pouvoir par la force », a ajouté le président de l'UA, qui a demandé « aux militaires de mettre un terme immédiat à leur action ». Soucieux de l’évolution de la situation au Zimbabwe, le président sud-africain, Jacob Zuma, a dépêché deux de ses ministres sur le terrain. « Le président envoie la ministre de la Défense et des anciens combattants, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, et le ministre de la Sécurité d’Etat, Bongani Bongo, au Zimbabwe pour rencontrer le président Robert Mugabe et l’armée zimbabwéenne », a indiqué la présidence dans un communiqué. Jacob Zuma s’est prononcé contre tout changement de régime « inconstitutionnel » dans ce pays, même si l’armée dit avoir lancé une opération destinée, selon elle, à « éliminer des criminels » proches du président Robert Mugabe. Il a exhorté les autorités et l’armée du pays à « résoudre amicalement l’impasse politique » actuelle et prié les forces de défense zimbabwéenne « de faire en sorte que la paix et la sécurité dans le pays ne soient pas compromises ». Le président sud-africain a, en outre, assuré que la Communauté de développement d’Afrique australe reste « prête à aider là où c’est nécessaire » Le Royaume-Uni, par la voix de la Première ministre, Theresa May, a appelé à « s’abstenir de toute violence ». « Nous observons les développements en cours très attentivement. La situation est encore très mouvante », a-t-elle déclaré devant les députés britanniques, avant d’appeler « toutes les parties à la retenue ». Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui s’exprimait également devant les députés, a affirmé que « tout ce que le Royaume-Uni a toujours voulu, c’est que les Zimbabwéens puissent décider de leur avenir lors d’élections libres et justes. L’ambition dévorante de Mugabe leur a toujours dénié ce droit ». « Je pense que c’est un moment d’espoir. Beaucoup de gens dans ce pays doivent le considérer ainsi » et « vous pouvez être absolument certains que si nos espoirs se réalisent, le Royaume-Uni sera à l’avant-garde pour aider le Zimbabwe à opérer ce virage », a ajouté Boris Johnson. Il répondait à la question de savoir si son pays allait utiliser les événements en cours pour appuyer une évolution démocratique du Zimbabwe. L’Union européenne « préoccupée », a, en ce qui la concerne, appelé au « dialogue » et à une « solution pacifique ». « Nous appelons toutes les parties concernées à passer de la confrontation au dialogue avec pour objectif une résolution pacifique », a déclaré la porte-parole, Catherine Ray, lors d’un point de presse de la Commission européenne. « Les droits fondamentaux des citoyens doivent être respectés et l’ordre constitutionnel ainsi que la gouvernance démocratique maintenus », a-t-elle insisté. L’armée du Zimbabwe a pris le contrôle des rues de la capitale Harare dans le cadre d’une opération visant, selon elle, à éliminer des « criminels » dans l’entourage du président Robert Mugabe. Le Zimbabwe, en proie à une grave crise économique et financière depuis de nombreuses années, est dirigé par Robert Mugabe qui règne sur le pays depuis l’indépendance en 1980. Nestor N'Gampoula |