Les Dépêches de Brazzaville



Zone Cémac : impulser une dynamique pour attirer des investissements dans les énergies


Le forum CBEF de la Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), qui se veut un haut lieu de rassemblement des acteurs clés du secteur des énergies, entend créer une dynamique au sein de l’espace communautaire en vue de susciter les investissements locaux et étrangers en faveur de l’énergie. La dynamique se doit d’optimiser les moyens développés, en lien avec l’agenda 2063 de l’Union africaine.

Initié par la République du Congo et la Guinée équatoriale, le forum est une solution de rattrapage pour l’Afrique centrale considérée comme la sous-région la moins intégrée et peu développée en dépit d’immenses ressources naturelles dont elle dispose. Il s’agit de corriger, selon les initiateurs, la vétusté des infrastructures existantes et le faible niveau d’investissements consentis par les États membres de la Cémac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) ainsi que les partenaires privés.  

En effet, la rencontre dédiée à l’industrie énergétique en zone Cémac, dans le sillage de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlécaf), selon Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre des Mines et Hydrocarbures de la Guinée équatoriale, vise à inciter des réflexions interactives entre les parties prenantes du secteur de l’énergie. Elle devrait aboutir à l’élaboration des « propositions pertinentes » pour favoriser et améliorer l’éclosion des acteurs, y compris des échanges dans ce secteur prolifique.  

Le contexte actuel, marqué par la persistance de la pandémie et l’incertitude sur les cours du pétrole, doit conduire les pays de la sous-région à agir ensemble, a plaidé Gabriel Mbaga Obiang Lima. « Nous avons besoin d’une Cémac où il y a une synergie dans le secteur du gaz et du pétrole, les compagnies pétrolières de la sous-région doivent travailler ensemble, en partageant les informations. C’est de continuer à partager les expériences, à créer de la valeur ajoutée au bénéfice des entreprises et des populations », a-t -il insisté.

En acceptant d’abriter l’évènement, le gouvernement congolais veut jouer sa partition dans le processus d’intégration africaine et d’un secteur porteur qu’est l’énergie. La présence de près d’une centaine d’acteurs sous-régionaux traduit l’engagement des pays de la Cémac à œuvre ensemble, a salué le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso. « Cet évènement est une opportunité pour les pays membres de la Cémac d’agir en synergie, afin d’harmoniser leurs stratégies d’exploitations des ressources pétrolières et gazières, de parvenir à peser sur les marchés mondiaux et de répondre avec efficacité à la problématique de la pauvreté énergétique africaine », a-t-il déclaré.   

La sous-région peut alors compter sur l’apport des organismes communautaires, à l’instar de la Banque de développement des État de l’Afrique centrale (BDEAC). Cette banque a pu financer, au cours de ces dernières années, pas moins de soixante-dix projets à hauteur de 915 milliards FCFA, à travers sa stratégie 2017-2022. « Nous allons continuer à investir dans le secteur, par exemple, pour les projets de l’électrification transfrontalière », a assuré le président de la BDEAC, Fortunato-Ofa Mbo Nchama.   

« Mise en œuvre de la Zlécaf, impératif du développement de l’industrie énergétique en Cémac et perspectives pour le développement des partenariats public-privé », c’est le thème central de cette édition. Plusieurs autres sous-thèmes ont été débattus en panels : « Transition énergétique : coopération africaine, cas de la Cémac » ; « Les futurs grands projets dans le domaine du GPL et du GNL dans la sous-région Cémac » et « Vers une région intégrée et émergente avec les institutions financières ».


Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Les participants au forum/Adiac - La photo de famille de quelques officiels/Adiac