Grogne sociale : la FBCP soutient la grève des magistrats congolais

Mercredi 7 Août 2019 - 16:16

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La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) pense que les revendications des magistrats sont fondées.

Dans son communiqué rendu public le 6 août 2019, la FBCP encourage le Syndicat autonome des magistrats du Congo (Synamac) d’aller de l’avant avec leur grève. L'ONG de défense des droits de l’Homme établie en RDC pense, par ailleurs, que ses revendications sont fondées. Elle appelle également les magistrats à s’opposer à l’attribution du ministère en charge de la justice au Front commun du Congo (FCC). « Comment attribuer la justice aux mêmes gens qui ont utilisé cette dernière pour le règlement des comptes et pour leur intérêt personnel ? » s’est demandé l'ONG.

Pour cette organisation,  les arrestations arbitraires, les tueries, les détentions arbitraires, les emprisonnements illégaux, les tortures physiques et morales, les massacres, les exécutions sommaires, les fabrications des fausses accusations, la corruption généralisée, l’administration cacophonique et l’instrumentalisation de la justice sont les conséquences déplorées de la gestion de la justice par les membres de la plate-forme politique sus-indiquée.

Les mauvaises conditions de travail des magistrats

La FBCP rappelle les plaidoyers menés par les organisations de la société civile, dénonçant les mauvaises conditions de travail des magistrats. Elle fait ici référence aux déclarations faites par les magistrats sur les ondes de la Radio France internationale, dénonçant leurs conditions de travail. « On nous accuse de la corruption, c’est parce que nous sommes mal payés et on travaille dans des mauvaises conditions. Même pour le papier, on achète nous-mêmes. Alors qu’il y a un budget alloué par l’État pour les frais de la justice », auraient-ils déclaré sur les ondes de ce média.

L'organisation, citant les informations à sa possession, note que 70% du budget alloué à la justice sont dépensés par le haut magistrat. Voilà, a-t-elle fait remarquer, la raison pour laquelle ils sont en train de faire le commerce avec la justice au dos de la population victime. Pour la FBCP, cette situation a comme conséquences des arrestations arbitraires et emprisonnements illégaux, les jugements dos à dos, les morts quotidiennes dans les prisons de la RDC, la lenteur à la procédure judiciaire, etc. « Nous pensons qu’une personne qui détient la couleur de FCC comme ministre de la Justice ne peut pas poursuivre les gens qui ont commis les crimes graves, violations massives des droits de l’Homme, le détournement de deniers publics, extorsion des biens mobiliers tels que le cas du feu Floribert Chebeya, Rossy Tshiuanga, Armand Tungulu, les massacres de Yumbi, les dossiers Eddy Kapend et consorts, celui des deux experts de l’ONU assassinés, etc. », a souligné l'ONG de défense des droits de l’Homme qui pense que la vraie raison, qui soutient le combat de cette plate-forme politique dont les membres ont eu à diriger le pays pendant près de deux décennies, est de tout faire pour arracher des ministères-clés et de se protéger.

Face à ce qu’elle considère comme une réalité, la FBCP demande au président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, de tout faire pour « déboulonner » les antivaleurs encrées dans la justice, en commençant par la nomination des nouveaux magistrats, qui auraient les mains propres, capables de soutenir la politique de la tolérance zéro pour tous. Cette organisation exhorte également le chef de l’État congolais à augmenter le salaire  des magistrats, des greffiers, agents des services de sécurité, des policiers et militaires ainsi que des fonctionnaires de l’État. Il est également attendu de Félix Tshisekedi de mettre sur pied une commission nationale de la réconciliation et la justice, qui aura comme mission d’identifier les auteurs des crimes commis et leurs complices, et de tabler à la réconciliation entre Congolais. « On ne peut pas parler de la réconciliation nationale sans passer par la justice », a fait savoir la FBCP.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de la FBCP, Emmanuel Adu Cole

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