Coronavirus : le lancement de la zone africaine de libre-échange suspendu

Samedi 2 Mai 2020 - 11:57

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Prévue le 1er juillet prochain, la mise en œuvre effective de la Zone de libre échange continentale africaine a été repoussée, selon le secrétaire général de l’organisation, Wankele Mene.

« Il n’est pas possible de commencer le premier juillet dans les circonstances actuelles », a laissé entendre le secrétaire général de la Zlecaf, faisant allusion à la pandémie du coronavirus la plus dévastatrice que le monde n’ait jamais connue. Le Sud-Africain s’est tout de même voulu rassurant, ajoutant que les dirigeant du continent maintiennent toujours leur volonté de voir se réaliser la Zone de libre-échange continentale. C’est en 2019 que la Zone de libre-échange continentale africaine entrait en vigueur. Selon le calendrier de l’époque, sa mise en œuvre effective devait avoir lieu le 1er juillet prochain.

En effet, la Zlec prévoit la suppression (progressive) des frontières douanières dans le but de booster le commerce entre pays africains. Il sied de rappeler que le commerce intra-africain n’atteint qu’une insignifiante moyenne de 16%, ce qui donne une idée du très faible niveau des échanges commerciaux qui prévalent entre les cinquante-quatre pays du continent.

Le continent africain, qui compte en son sein la plus grande quantité de matières premières de toute la planète (7,6% des réserves mondiales de pétrole, 7,5% des réserves de gaz naturel, 40% de celles relatives à l’or et entre 80% et 90% du chrome et du platine, pour ne citer que ces exemples), continue paradoxalement de dépendre des aides financières octroyées sous forme de crédits et venant principalement de l’Union européenne.

Jusqu‘à ce jour, l’Afrique continue d’exercer un commerce d’un âge reculé qui consiste à vendre ses matières premières à des coûts relativement bas, pour ensuite acheter auprès des pays industrialisés des produits finis issus de ces mêmes matières premières.

En attendant de trouver un remède qui permettrait de mettre fin à la pandémie du covid-19, les afro-optimistes, qui attendent avec ferveur la mise en œuvre effective de la Zlecaf, devront s’armer de patience. De nombreux espoirs s’appuient sur cette mise en œuvre, qui, si elle a lieu, pourrait enfin donner à l’Afrique sa place qui lui revient de droit dans le monde, surtout lorsqu’on sait que ce continent ne représente que 2% des échanges commerciaux du monde entier.

Yvette Reine Nzaba

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