Covid-19. Le déconfinement se poursuit avec précaution à travers la planète

Mardi 26 Mai 2020 - 16:23

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Le déconfinement s'accélère sur la planète tandis que les gouvernements planchent sur la relance des économies mises à l'arrêt par la pandémie de coronavirus qui a fait plus de 346.000 morts dans le monde.

Troisième pays le plus endeuillé au monde, l'Italie a rouvert mardi certains de ses sites touristiques et sportifs. A Bethléem, en Cisjordanie occupée, c'est une poignée de prêtres de différentes confessions chrétiennes qui ont solennellement assisté à l'ouverture de la basilique de la Nativité fermée depuis le 5 mars.

En Allemagne et au-delà, les fans de foot se réjouissaient, eux, à l'idée de suivre dans la soirée le choc Borussia Dortmund-Bayern Munich, premier "Klassiker" à se jouer à huis-clos en raison du coronavirus tandis que le New York Stock Exchange (NYSE), au cœur de Wall Street, a symboliquement rouvert mardi à des traders masqués et séparés par des cloisons en plexiglas.

Mais l'annonce de la faillite de la compagnie aérienne LATAM, mastodonte sud-américain avec ses plus de 42.000 salariés, est venue le rappeler : la planète n'a pas fini de mesurer les effets économiques dévastateurs de la pandémie partie de Chine fin 2019. En Europe, la Commission européenne doit proposer mercredi un plan de relance pouvant atteindre mille milliards d'euros. Soucieuse de relancer son économie très affectée par l'effondrement des prix du pétrole, l'Arabie saoudite a pour sa part annoncé une levée du couvre-feu à partir du 21 juin, sauf à La Mecque.

Partout, les distances de sécurité et les gestes barrières sont de mise pour éviter une possible deuxième vague, redoutée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a annoncé lundi suspendre temporairement les essais cliniques sur la chloroquine et ses dérivés comme l'hydroxychloroquine dont les effets contre le Covid-19 sont controversés.

En France, l'Agence du médicament a annoncé avoir déclenché par précaution la procédure de suspension de ces essais cliniques tandis qu’au Brésil, le président Jair Bolsonaro, hostile aux gestes barrières, est partisan de la molécule, souligné qu'il continuerait à recommander celle-ci. Le président américain Donald Trump, qui avait dit en prendre à titre préventif, a lui affirmé avoir arrêté.

Au Royaume-Uni, deuxième pays le plus endeuillé (37.000 morts), la polémique autour d'un conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, accusé d'avoir enfreint les règles de confinement, continue d'ébranler le gouvernement, avec la démission d'un secrétaire d'Etat mécontent du soutien obtenu par l'intéressé. M. Johnson veut rouvrir les commerces non-essentiels au 15 juin, alors que le Royaume-Uni est toujours soumis au confinement.

A l'inverse, de nombreux autres pays ont franchi cette semaine un nouveau cap dans la levée des restrictions, du Japon aux Etats-Unis en passant par l'Espagne. La pandémie accentue cependant sa progression notamment au Brésil (plus de 23.400 morts) ou au Chili. En Russie ou un nouveau record de décès en 24 heures a été enregistré (174 morts), le président Vladimir Poutine a cependant estimé que le pic épidémique était désormais passé.

Le président philippin Rodrigo Duterte a lui affirmé qu'il n'autoriserait pas de retour à l'école des élèves tant qu'un vaccin ne sera pas disponible, une perspective lointaine selon les scientifiques.

FAITS MARQUANTS

 

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a averti mardi que la pandémie de Covid-19 accroît les risques sanitaires liés à la canicule, alors même que des records de chaleur sont attendus notamment dans l'hémisphère nord cet été. Cette agence spécialisée de l'ONU a exhorté les gouvernements à élaborer des plans afin de garantir la sécurité des personnes pendant les vagues de chaleur tout en les protégeant du nouveau coronavirus.

 

L'Algérie ne renoncera pas à l'utilisation controversée de la chloroquine dans le traitement contre le coronavirus, malgré la décision de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de suspendre les essais cliniques, a indiqué mardi un membre du Comité de suivi de la pandémie. "Nous avons traité des milliers de cas avec ce médicament avec beaucoup de succès à ce jour. Et nous n'avons pas noté de réactions indésirables", a déclaré à l'AFP le docteur Mohamed Bekkat, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19 en Algérie. L'Algérie a décidé fin mars de soigner les patients atteints du nouveau coronavirus avec un double traitement de chloroquine et d'azithromycine, un antibiotique. Depuis, plus de 15.000 personnes contaminées ou suspectée de l'être ont reçu un traitement à base d'hydroxychloroquine.

 

Le pape recommencera dimanche à midi à réciter sa traditionnelle prière de l'Angelus depuis la fenêtre du palais apostolique à Rome devant les fidèles, autorisés à nouveau depuis une semaine à s'assembler sur la place Saint-Pierre, a annoncé mardi le Saint-Siège. Depuis le confinement de l'Italie, respecté  par l'Etat du Vatican, le pape s'exprimait tous les dimanches à l'intérieur du palais et pouvait être suivi en direct par vidéo. Il se contentait ensuite de venir faire un très bref salut à la fenêtre, essentiellement pour les photographes et quelques rares fidèles postés au loin, derrière les barrières d'accès de la place.

 

Les niveaux d'endettement dans les pays de la zone euro devraient augmenter de manière significative, entre 7 et 22 points de pourcentage environ, en 2020, poussant la proportion de dette publique par rapport au Produit intérieur brut (PIB) de la région de 86% en 2019 à près de 103% en 2020. Les craintes de sorties de l'euro des pays les plus lourdement endettés du fait de l'impact du nouveau coronavirus risquent de croître sur les marchés si des mesures pour limiter le fardeau ne sont pas prises, a mis en garde mardi la BCE.

Julia Ndeko avec AFP

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