Covid-19, la crise économique succède à la crise sanitaire

Mercredi 10 Juin 2020 - 14:50

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Le bilan humain de la pandémie du coronavirus s’élève à 407.914 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine. Et alors que la crise sanitaire semble ralentir en Europe, elle s’aggrave dans le monde, selon l’OMS. Et le spectre d’une crise économique s’accentue

Après deux mois d’un confinement drastique qui a concerné plus de la moitié de la population mondiale, le déconfinement se poursuit avec précaution. Si les frontières demeurent souvent fermées, écoles, commerces et restaurants ouvrent, entièrement ou partiellement, dans plusieurs pays.

Ainsi, le Maroc, a annoncé mardi "l'assouplissement progressif des mesures de confinement", en "prenant en compte les "écarts sanitaires entre régions", selon un communiqué officiel. En Egypte, les sites touristiques se préparent à un prochain retour des visiteurs étrangers. En Afrique du Sud, les parcs nationaux, qui drainent près de 6 millions de touristes chaque année, ont rouvert leurs portes lundi 8 juin.

En Russie, en Espagne et dans de nombreux pays, le port du masque reste obligatoire dans les lieux publics, rue comprise, alors que l’Angleterre vise une réouverture des commerces le 15 juin et que Dubaï tente de lier ultra-luxe et distanciation physique. En France, on espère une réouverture de la Tour Eiffel le 25 juin, alors que le Château de Versailles est à nouveau ouvert au public après 82 jours de fermeture.

L'économie touristique mondiale en berne 

Sur chaque continent, les gouvernements essayent ainsi de jumeler consignes sanitaires et relance économique. Car le spectre d’une crise planétaire reste au cœur des préoccupations.

La pandémie mondiale a engendré une chute du tourisme, des productions industrielles, agricoles, des marchés. Dans plusieurs pays, les Etats volent au secours de leurs compagnies aériennes et de la filière aéronautique, dont on estime, à l’échelle mondiale, les pertes à 84 milliards de dollars pour l’année en cours.

Alors que le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a reculé de 3,6% au premier trimestre, son repli le plus important depuis la création de la monnaie unique en 1999, la situation financière pourrait être encore plus grave en Afrique.

"L'annulation de la dette africaine ne suffira pas"

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) estime ainsi que la pandémie risque d’accentuer les crises sanitaires, sociales et économique dans plusieurs pays africains. L’ONG en appelle à un sursaut de solidarité.

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a estimé mardi qu'une "annulation de la dette" des pays les plus fragiles "ne suffira pas" à compenser les conséquences de la pandémie sur le continent.   

"L'ampleur de la crise économique que connaîtront nos Etats nécessite un soutien financier qui va au-delà d'un simple moratoire. Un moratoire me semble insuffisant (...) Même une annulation de la dette ne suffira pas", a affirmé le président Issoufou à la Task Force sur le coronavirus de l'Union Africaine (UA), évoquant la nécessité d’un « plan marshall » pour l’Afrique.

Rappelons que l'endettement total du continent africain est estimé à 365 milliards de dollars, dont environ un tiers dû à la Chine.

Le "jour du dépassement" repoussé de trois semaines en 2020

Pays d’origine de la pandémie, la Chine a annoncé avoir retiré les ingrédients issus du pangolin, soupçonné d'avoir joué un rôle dans la transmission à l'homme du nouveau coronavirus, de la liste officielle des produits de la pharmacopée traditionnelle.

Alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé vendredi dernier à la communauté internationale de changer de cap et de prendre la nature en compte dans ses décisions, afin de "forger un avenir vert" après la pandémie du nouveau coronavirus, le Global Footsprint Networ, un institut de recherches international établi en Californie a publié une étude selon laquelle, le « jour du dépassement de la Terre » qui marque le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année, devrait tomber le 22 août 2020, soit trois semaines plus tard qu’en 2019 (29 juillet). La mise en pause de la production et la consommation mondiales durant le confinement en sont les raisons principales.

 

 

 

 

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Les sites touristiques égyptiens, ici la pyramide de Gizeh, se préparent à rouvrir leurs portes aux touristes (Khaled DESOUKI / AFP)

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