Les immortelles chansons d’Afrique : « L’argent appelle l’argent » Pamelo Mounk’A

Jeudi 30 Juillet 2020 - 19:41

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Poids lourd de la musique africaine, Pamelo Mounk’A a laissé un héritage constitué de plusieurs œuvres dont sa chanson « L’argent appelle l’argent » qui continue à traverser des générations.

Ce titre marque le premier pas du chanteur dans sa carrière solo. Produit par le label  « Eddy’son », en 1981, cet opus fut réalisé grâce au concours de Massengo Tiassé, alors impresario de Pamelo.  C’est un disque splendide, un joyau finement ciselé qui laisse éclater toute la virtuose du guitariste Ignace Nkounkou, alias Master Mwana Congo. Pourtant, Pamelo voulait que ces 33 tours ait le cachet des Bantous de la Capitale, surtout avec le style du guitariste Gerry Gérard. Il ne fut donc pas convaincu du doigté de Master. C’est finalement son manager qui va le persuader d’adopter le genre de Master. C’est ce qui fut fait. Résultat : un succès à l’échelle mondiale. D’autres artistes, comme Pierre Mountouari, Théo Blaise Nkounkou, Tshala Mwana, Bozi Boziana, Ndombé  Opetum, etc. vont s’intéresser à la dextérité de ce guitariste pour le rayonnement de leurs albums. Il faut dire que Master Mwana Congo fut un habile tisserand de la notoriété des artistes africains sur l’échiquier international.

 Dans ce disque on note aussi la participation de Porthos, Sakou Dave et Domingo Salsero qui jouent successivement la guitare accompagnement, la basse et la batterie. Manga Emile, Kameni et Priso exécutent la trompette, le saxo 1er et le saxo 2e. La tumba est assurée par P Letchoumayen et la voix de Léa Lignanzi domine le chœur. Au Congo, le premier lot des disques était acheminé par le biais du sapeur Walace Makanga, en séjour en France. « L’argent appelle l’argent » fut le morceau le plus écouté sur les chaînes de radios quelque temps après sa sortie. Sur Africa No1, par exemple, ce tube a fait la part belle de l’émission Baobab, animée par feue Elise Mpacko. Toujours sur la même fréquence, sur son animation mademoiselle Africa, Denise Boukandou ne manquait pas de le diffuser. Ce qui suscitait l’admiration des auditeurs.

Avec ce triomphe, Pamelo se verra décerné le prix du meilleur compositeur africain de l’année 1981. Après 18 ans, le groupe Bisso na Bisso interprètera cette chanson sous le titre dans la peau d’un chef. Barbara Kanam fera autant avec le titre l’argent intimement l’argent, en 2010. Freddy Kebano, quant à lui, avait déjà signé une version instrumentale. Né le jour de l’ascension, le jeudi 10 mai 1945 à Poto Poto, le 3e arrondissement de Brazzaville, Yvon Bemba Bingui, dit Pamelo Mounk’A, est mort le 14 janvier 1996. On retiendra de son parcours ses débuts dans le groupe City Négro en 1959. Il intègre Les Bantous en 1963. Le 1er avril 1964, il est recruté par Rochereau. Il s’est illustré par des allers-retours au sein des Bantous. En 1968, il crée Les Fantômes. C’est ici le lieu de corriger l’erreur sur la composition de cet orchestre dans notre parution No 077 du vendredi 3 juillet 2020. Voici sa composition : Maurice Obami et pamelo au chant, guitares (solo) : Freddy Kebano etTsikoubaka, (acc et basse) : Johny Manzonza et Goumililoko. En 1972, il est cofondateur du trio Cepakos. En 1986, il est président des Bantous de la Capitale. Selon certains mélomanes, il a formé avec Kosmos le meilleur duo de la musique congolaise. 

Fréderic Mafina

Légendes et crédits photo : 

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