Tchad : des milliers de personnes déplacées par les inondations et l’insécurité selon l'OIM

Samedi 29 Août 2020 - 14:30

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Plus de trois cent soixante mille habitants de la province tchadienne du Lac, soit plus de la moitié de la population de cette région ont été contraints de fuir leur foyer à cause des attaques djihadistes répétitives et la crise environnementale, a affirmé le 28 août l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

En plein milieu de la pandémie de Covid-19, le bassin du Lac Tchad est confronté à une double crise sécuritaire et environnementale. L’OIM estime à trois cent soixante-trois mille huit cent sept le nombre de personnes actuellement déplacées dans certaines parties de cette province tchadienne limitrophe du Cameroun, du Nigeria et du Niger. C’est plus de la moitié de la population de la province du Lac qui est maintenant considérée comme déplacée, selon les dernières données de l’agence onusienne.

Ces nouveaux chiffres reflètent une augmentation de 22 % du nombre de personnes déplacées par rapport au précédent tableau de bord publié en avril dernier. Il s’agit du nombre de déplacés le plus élevé enregistré dans cette province depuis que l’OIM a mis en œuvre la matrice de suivi des déplacements dans la région du Bassin du Lac Tchad qui s’étend sur les territoires du Tchad, du Niger, du Nigéria et du Cameroun.

Selon l’OIM, entre le 8 et le 16 août 2020, presque douze mille personnes ont été déplacées vers d’autres départements dans la province du Lac. Il s’agit d’un des chiffres les plus élevés jamais enregistrés par l’OIM sur une période aussi courte. Parmi elles, 36 % ont été déplacées à la suite d’inondations et 64 % en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire.

En mars, le Tchad avait lancé une violente contre-offensive dans la province du Lac, après la mort d'une centaine de militaires tchadiens lors d’une attaque « sanglante » du groupe djihadiste.

Le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno, avait alors affirmé s'être débarrassé de la présence des djihadistes sur le territoire national. Mais, récemment, il a reconnu que « Boko Haram ferait encore beaucoup de dégâts » au Tchad.

« La province du Lac connaît les pluies les plus intenses en près de trente ans, cela s'ajoute aux déplacements causés par les problèmes de sécurité », affirme l'OIM, évoquant des « crues subites qui ont inondé des villages et des champs ».

« Trois quarts des déplacés identifiés par l'OIM vivent dans des camps, pour la plupart faits de paille et de tôle. Nombreux d'entre eux dorment sans toit, sans protection adéquate contre le mauvais temps et sans accès à l'eau, aux installations sanitaires, aux services de santé ou aux protections contre la Covid-19 dont ils auraient besoin », précise le communiqué.

« C’est une tendance inquiétante car les déplacements sont devenus non seulement récurrents, mais aussi nombreux et prolongés en raison de la détérioration de la situation sécuritaire et environnementale », explique Anne Kathrin Schaefer, représentante de l’OIM au Tchad.

Yvette Reine Nzaba

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