Musique : S.O.S Salsa un quart de siècle déjà

Lundi 31 Août 2020 - 14:50

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Créé le 27 août 1995 à Brazzaville, par Romain Gardon, l’orchestre SOS Salsa a lancé une série d’activités continuelles relatives à la célébration de ses vingt-cinq ans par une conférence de presse, inscrite dans le cadre du voyage Aller-retour de la rumba de Cuba au Congo.

C’est en présence de l’ambassadeur de Cuba au Congo, José Antonio Garcia Gonzalez, que ce groupe, unique en son genre, et spécialisé en musique afro-cubaine (salsa, son, merengue, cha-cha-cha, ...), a tenu cette conférence de presse.

Parlant des préparatifs de ces vingt-cinq ans, Romain Gardon a expliqué à la presse que le groupe SOS Salsa a lancé un appel au don à partir d’un dollar pour bien célébrer cet anniversaire. A ce jour, le compte est encore de zéro franc. Leur appel à fonds reste ouvert.

Pour sa part, le diplomate cubain, invité d’honneur à cette conférence, a dit que c’est une fierté pour l’ambassade de voir un groupe congolais s’exprimer et chanter comme des musiciens cubains. SOS Salsa, a-t-il poursuivi, est devenu un grand groupe. C’est un véritable pont culturel entre Cuba et Congo. « Nous félicitons SOS Salsa pour leur professionnalisme et fêtons les vingt-cinq ans ensemble. Nous voudrons que la culture puisse continuer à unir nos deux peuples, et que l’expression de cette musique puisse s’élargir », a-t-il déclaré.

Au cours de cette conférence de presse, il y a eu aussi des évocations dont celle de Médard Milandou, à l’époque chroniqueur de musique à Télé Congo. Pour lui, c'est l'émission « Tam-Tam » qui a fait découvrir SOS Salsa au grand jour. Parmi les activités, s’en suivra la production du documentaire qui retrace l’histoire de ce groupe, un concert à Télé Congo (chaîne nationale) dans le strict respect des mesures barrières. 

Le parcours en vingt-cinq ans

En vingt-cinq ans, SOS Salsa a lancé sur le marché du disque deux albums et deux singles, à savoir : « Somos Africanos » en 2005, « Gracias » en 2010 avec pour titre phare “Taba mobangue”, « Dis-moi maman » chanté avec Mbilia Bel en 2017, puis « Bonbon-Bonbon » en 2020. L’orchestre a participé à plusieurs rendez-vous nationaux et internationaux et a arraché des distinctions et prix d’honneur. SOS Salsa a fait sortir aussi des grands noms, à l’instar de Gypsie la tigresse, David Kounkou, …, exerçant aujourd’hui dans d’autres horizons.

Quant aux bons et mauvais souvenirs, Romain Gardon, a dit qu'en vingt-cinq ans, l’orchestre a connu des grands moments, mais aussi des moments de tristesse.

Le plus mauvais souvenir, c’est quand le groupe s’est disloqué à Pointe-Noire au sortir des tristes événements que le Congo a connus en 1997 avec le départ d’une partie d’artistes musiciens de ce groupe pour aller créer un autre. De même, la mort en 2019 en France, de Willy Moreno grande figure de la Salsa au Congo, ancien musicien de SOS Salsa avant la dislocation. 

S'agissant du plus beau souvenir, c’est lorsque le groupe a joué pour la première fois devant six chefs d’État à l’occasion de la première édition de la municipalisation accélérée à Pointe-Noire. Ce jour-là, SOS Salsa a eu le mérite de jouer dans un banquet présidentiel, c’était le firmament, dit-il.

En rappel, SOS Salsa est constitué essentiellement d’ingénieurs et de sous-ingénieurs. Il doit son histoire à la grande colonie des étudiants congolais appelés à poursuivre leurs études à Cuba. En effet, après un séjour en terre cubaine (14 à 17 ans suivant leur cycle d’étude), de retour au bercail, ces jeunes ont rapporté non seulement des diplômes mais aussi un bagage culturel leur permettant de reproduire avec authenticité des shows qui rappellent les « Parrandas de remedio » voire les traditionnels festivals populaires de Santiago de Cuba ou les shows du très célèbre cabaret « Tropicana » de la Havane.

Véritable trait d’union entre la musique jeune d’aujourd’hui et celle d’hier, S.O.S Salsa est une espèce d’exhumation d’un passé si cher, de toute une belle époque déjà révolue... Il rappelle avec mélancolie les légendaires airs Del grand Benny More (père de la musique cubaine) ou les immortelles airs d’un grand Kalle Jeff, voir les tubes cultes des Bantous de la capitale, de l’orchestre Baobab du Sénégal ou du Grand Sékouba Bambino.

En ce qui concerne cette rumba qui est partie et revenue, SOS Salsa a été certes l’ambassadeur culturel pendant vingt-cinq ans en train de sillonner toute l’Afrique, Bamako (Mali), Abidjan (Côte-d’Ivoire), Kinshasa (RDC), Cabinda, … SOS Salsa est là depuis le premier festival panafricain de musique (Fespam).

Notons que l’orchestre S.O.S Salsa est dirigé par Romain Nimi plus connu sous le pseudonyme de Romain Gardon, El Chappo, Papa Salsa, le chef chevalier. Il est détenteur d’un « master’s degree » en génie chimique ; spécialiste en technologies des productions chimiques.

 

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Romain Gardon et l'ambassadeur de Cuba au Congo lors de la conférence de presse (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : Romain, son chef d'orchestre et David Kounkou esquissant quelques aires de Somos Africanos (crédit photo/ ADIAC)

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