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Qui en veut à l'Amérique?

Samedi 14 Novembre 2020 - 18:02

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Le 20 janvier 2021 est le jour de l’entrée en fonction, pour un mandat de quatre ans, du président-élu des Etats-Unis d’Amérique, Joe Biden. En 2017, c’était à la même date que l’actuel locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, avait pris les commandes du pays de l’Oncle Sam après son éclatante victoire contre Hillary Clinton. Avec le large sourire qu’elle aime arborer souvent en écarquillant un peu les yeux, l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama avait salué le nouvel élu et rangé sa frustration de perdante.

A un peu plus de deux mois de cette échéance majeure pour les Etats-Unis et les nations libres, dans les états-majors politiques des démocrates et des républicains l’heure est à la défiance. Depuis deux-cents ans, la première puissance mondiale avait habitué plus faibles et moins démocratiques à des passations de pouvoir en douceur. A tel point que les observateurs se posent la question de savoir, que réserve à la démocratie américaine le bras de fer entamé par l’équipe sortante du président républicain contre l’entrante de l’élu démocrate.

Quand on écoute les républicains les plus à droite promettre une transition « paisible » vers un « nouveau mandat » pour Donald Trump, on est en droit de s’attendre à ce que la situation se complique davantage dans les allées de la Maison Blanche et dans la rue américaine. Comme jamais auparavant, les partisans des deux camps semblent prêts à en découdre par tous les moyens. Les jours qui ont suivi l’annonce de la victoire de Joe Biden avaient déjà donné lieu à des démonstrations de force de part et d’autre, certains manifestants exhibant fièrement leurs armes à feu. Ces émeutiers potentiels ne défendent plus le rêve américain, ils défendent une Amérique en déliquescence qui se recroqueville sur elle-même.

Nous évoquions dans nos colonnes, il y a quelques jours, sans avoir le sentiment d’être plus pertinent que les spécialistes de la modernité, les anachronismes des vieilles démocraties et, au regard de la crise de la représentativité qu’ils génèrent, suggérions l’opportunité d’y apporter des correctifs nécessaires à même d'en garantir la survie. Pour ce qui concerne les Etats-Unis, le fait que la procédure de succession au pouvoir soit si semée d’embuches après l’expression du vote populaire en est un. Comment attendre deux longs mois avant de voir le président élu accéder au pouvoir ? Comment expliquer que cette période de gestion des affaires courantes par l’équipe sortante soit maillée de mesures « barrières » qui monnayent la volonté populaire contre celle du mythique corps arbitral dit des grands électeurs ? 

Il n’est pas lieu, aujourd’hui, de se bercer d’illusions car ce n’est pas demain que les Etats-Unis changeront les règles du jeu en matière d’élection présidentielle. Mais quelle que soit l’issue de la crise postélectorale actuelle (beaucoup pensent que tout finira par rentrer dans l’ordre en faveur d’une passation de pouvoir entre Trump et Biden), on voit bien que ce pays dont l’influence sur les affaires du monde est à la dimension de sa puissance manque d’élégance cette fois. On l’espère en donner la preuve du contraire sans délai ; on espère voir triompher les voix des Américains républicains ou démocrates qui croient en l’unité de leur pays.  

Gankama N'Siah

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