Justice : le cas Kamerhe saisi par le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire

Mardi 1 Décembre 2020 - 16:29

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Les avocats français du leader de l’Union pour la nation congolaise motivent leur action par l’urgence, qui nécessite une alerte immédiate et solennelle, et pensent que le communiqué élaboré et diffusé par eux était la seule expression possible pour obtenir gain de cause en faveur de leur client dont l’état de santé se détériore chaque jour.

Les avocats français de Vital Kamerhe attirent l’attention de la communauté internationale sur sa situation de santé  ainsi que sur les conditions de sa défense et l’iniquité de la procédure menée à son encontre. C’était dans un communiqué de presse daté du 30 novembre 2020 et parvenu à la presse. « En effet, alors qu’il était en détention à la prison de Makala, nous avions un contact quasi journalier avec lui. Mais, depuis la reprise du procès devant la Cour et son transfert dans un lieu tenu secret, nous ne pouvons plus le joindre, tandis que lui-même ne prends plus contact avec nous, et qu’il semble que ses avocats congolais ne parviennent pas à le rencontrer », ont indiqué Clara Gérard-Rodriguez et Pierre-Olivier Sur. Et  ces deux avocats disent qu'ils ont reçu de la part des proches de Vital Kamerhe des informations parcellaires et contradictoires, dont l’évidence est qu’elles sont bridées par une crainte insurmontable.

Refus du visa pour Kinshasa

Les avocats du leader de l’UNC dénoncent également que l’ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) en France leur avait refusé, par deux fois, le visa pour venir à Kinshasa. « Dans le même temps, l’ambassade de la RDC en France nous a refusé deux fois l’octroi d’un visa, au seul prétexte que nous sommes avocats français », ont-ils fait savoir, indiquant s’être également rapprochés, en vain, des autorités diplomatiques françaises au plus haut niveau. 

Ces avocats français se disent, finalement, inquiets de « cette affaire purement politique », d’abord pour l’état de santé de leur client, « dont chacun sait qu'il s’aggrave », notant, par ailleurs, qu’à chaque alerte sérieuse, leurs demandes de mise en liberté ont échoué sans la moindre expertise médicale et considération humanitaire. « Un magistrat est disparu dans cette affaire, en pleine audience de première instance. A nouveau, une question de vie ou de mort se pose », font-ils constater.

Dans leurs inquiétudes exprimées dans ce communiqué,  Clara Gérard-Rodriguez et Pierre-Olivier Sur relèvent que les grands principes du procès équitable, qui devraient réunir les juristes de tous les États de droit du monde, sont, dans cette affaire, bafoués et ridiculisés comme dans une caricature grotesque de procès politique. « Si nous avons saisi le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et le rapporteur spécial sur le droit à la santé, il nous apparaît que l’urgence nécessite une alerte immédiate et solennelle, dont le présent communiqué est la seule expression possible », ont-ils avoué.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Vital Kamerhe au cours de son procès/DR

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