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Quand se créent ici et là des partis politiques !

Samedi 12 Décembre 2020 - 16:41

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Cette bousculade sociale témoigne bien la bonne ambiance politique, elle-même thermomètre d’une démocratie qui s’affirme de plus belle. Mais, à l’allure où vont les choses, ces partis qui se créent ici et là dans les arrondissements de nos deux grandes villes Brazzaville et Pointe-Noire respecteront-ils les règles du jeu, autrement dit la loi sur les partis politiques ?

Cette loi n° 20-2017 du 12 mai 2017 en ses articles 11 et 26 qui stipule : « Les partis politiques, outre le siège national, doivent avoir des membres et des sièges permanents dans tous les départements. Ces partis politiques ont le devoir de se conformer à la constitution ». Pire encore, le commun de mortels craint   la non-conformité à la loi des partis qui se créent, puisque le processus ne peut s’arrêter, peut conduire petit à petit à leur existence dans la clandestinité. Or, la clandestinité, on le sait, ouvre la porte à l’anarchie, à l’anomie, à l’irrégularité, bref à l’incontrôlable et à l’immaîtrisable. D’où l’attention de ceux qui ont la charge d’éveiller à ces choses-là !

Ainsi donc, l’importance des lois est de mise dans une démocratie afin qu’elle s’avance même à petits pas tout en fermant la voie à l’anarchie politique. Pour paraphraser Alexis de Tocqueville, la démocratie, c’est avant tout un régime politique « ordonné » et non « désordonné ». Ce billet d’humeur n’est pas un jugement subjectif de valeurs, mais plutôt un constat réel. Ecoutez ! Même les initiés des sciences mathématiques le disent si bien, « on ne peut résoudre une équation mathématique qu’en respectant les théorèmes qui la sous-tendent, c’est-à-dire la règle du jeu ». Cela voudrait tout simplement dire, pas de démocratie dans l’anarchie comme le penserait une certaine opinion.

Oui, le constat est là, à quatre mois des échéances électorales, on assiste à des « accouchements » des associations politiques « déguisées » en associations humanitaires et aux petits partis politiques à caractère « ethnique » ou « régionaliste », c’est-à-dire des mutuelles de quartiers se disant détentrices des récépissés provisoires. Or, le provisoire n’est pas totalement l’acquis, mais ils se comportent déjà comme des partis politiques en règle avec des activités parfois incontrôlées en créant de la confusion dans l’opinion. Et quand on leur pose la question suivante :  « Aviez-vous des sièges et des membres ?»  Voilà une réponse qui nous a été rapportée par un observateur attentif : « Vous ne devez même pas nous poser cette question, l’essentiel est que le parti s’est déjà créé ».

Et si rien n’est fait pour rappeler à l’ordre les « fondateurs » de ces « mutuelles-politiques », appelons-les ainsi, le risque est grand de les voir envenimer l’opinion, car certains vont même jusqu’à dire que la loi sur les partis n’existerait pas et qu’une démocratie n’a jamais eu de lois, erreur ! Donc, il n’est pas question pour eux d’être présents sur les départements, ni d’avoir plusieurs membres, ni être détenteurs d’un récépissé en bonne et due forme. 

En revanche, nous ne faisons pas l’apologie de la loi sur des partis politiques, mais ce présent billet d’humeur fait suite à ces deux principales interrogations suivantes. « Si un parti se refuse d’avoir beaucoup de membres et d’être présent dans tous les départements, alors comment procédera-t-il pour réaliser ses actions politiques? Et comment un tel parti peut se dire national ? ».  Alors un parti n’est pas une mutuelle du quartier s’il vous plaît !

 

 

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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