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Où nous conduit l’intelligence artificielle ?

Samedi 12 Décembre 2020 - 18:15

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Cette question de plus en plus d’observateurs et d’acteurs de la scène humaine la posent, ou se la posent sans pouvoir lui apporter une réponse claire. Ce qui est, bien évidemment notre cas, mais qui ne nous empêche nullement d’y réfléchir à haute voix comme le montre la présente Réflexion.

 

Née de la maîtrise impressionnante des nouvelles technologies qui a marqué les cinquante dernières années sur toute l’étendue du globe terrestre et qui ne cesse de s’accélérer en ce début de vingt-et-unième siècle, l’IA est de façon indiscutable à l’origine de nouvelles et remarquables avancées dans les domaines les plus divers. En permettant à l’homme de mieux explorer l’univers qui l’entoure, de mieux contrôler sa propre nature, de mieux combattre les maux qui menacent son corps, de mieux accumuler les données de toutes sortes qui accélèrent le progrès scientifique, de mieux comprendre les conséquences positives et négatives de ses découvertes, etc.   Elle ouvre des voies nouvelles dans lesquelles les chercheurs s’engouffrent aujourd’hui sur les cinq continents sans visiblement se poser des questions sur les impacts qu’elle aura sur le destin de l’homme.

 

Ceci, disons-le sans l’ombre d’un doute, au risque de déclencher à plus ou moins brève échéance de véritables séismes qui, eux-mêmes, pourraient bien menacer l’espèce humaine avant la fin de ce siècle. Des séismes dont l’exploration puis la maîtrise de l’atome il y a un peu moins d’un siècle nous donne une vision claire puisque, dans le même temps où elle permettait de grands progrès dans différents domaines, cette avancée scientifique a conféré à l’homme un pouvoir de destruction dramatique dont les explosions d’Hiroshima et de Nagasaki, en 1945 au Japon ont démontré l’ampleur. Une démonstration qui n’empêche nullement les grandes puissances d’en augmenter de jour en jour le pouvoir destructeur et qui conduit d’autres Etats à tenter de s’en doter eux aussi au risque de déclencher à nouveau des conflits de grande ampleur.

 

Alors qu’elle s’avère incapable de mettre un terme au dérèglement climatique et donc à la destruction de la nature qui l’entoure, avec à terme plus ou moins rapproché le risque de provoquer sa propre disparition, l’humanité ne se préoccupe manifestement pas des conséquences que le développement de l’intelligence artificielle peut avoir et aura certainement sur elle-même à plus ou moins brève échéance. Des conséquences que de nombreux chercheurs, scientifiques, universitaires ou simples observateurs étudient et dénoncent pourtant preuves à l’appui mais sans que la communauté internationale prenne la juste mesure du risque qu’elle court en laissant l’IA imposer ses lois.

 

De ce qui précède ressort l’évidence selon laquelle la communauté mondiale dans son ensemble doit maintenant inscrire en bonne place dans ses priorités le strict contrôle de la progression vers l’intelligence artificielle. Si elle ne le fait pas rapidement, l’on peut être certain que la communauté humaine se trouvera confrontée à des problèmes existentiels qu’elle sera sans doute incapable de résoudre. Plus que jamais la protection de la nature, la morale et l’éthique, le respect de soi et des autres, la préservation des libertés et des droits qui ont marqué les trois siècles précédents doivent figurer en tête des exigences du temps que nous allons vivre. Mieux vaut s’en convaincre tant qu’il en est temps.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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