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Dernière bravade

Lundi 4 Janvier 2021 - 7:30

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Réussira, réussira pas, le dernier acte qu’il posera, en complément des précédents sur la voie de la contestation de sa défaite à la présidentielle du 3 novembre passé, le président des Etats-Unis, Donald Trump, l’a envisagé pour après-demain. Le jour même de la certification (ou non ?) de la victoire de son adversaire démocrate élu, Joe Biden, par le Congrès, avec entre autres composantes, un Sénat dominé par les Républicains mais qui pourrait ne pas suivre le président sortant.

Avant le jour-J, comme l’on écrit nos confrères de l’Agence-France-Presse dans une dépêche datée du 1er janvier : « Donald Trump a multiplié les tweets pour inviter ses partisans à manifester le 6 janvier à Washington, quand le Congrès entérinera sa défaite face à Joe Biden ». Encore une fois, le monde aura les yeux rivés vers la première puissance qu’il observe médusé depuis la dernière compétition électorale.

Il est vrai qu’avoir pour adversaire politique Donald Trump peut être décontenançant. Dans un pays comme les Etats-Unis, réputé pour être « un Etat fort », comme disait naguère son prédécesseur, Barack Obama, on a plutôt en face un « homme fort », épithète généralement attribué aux dirigeants du Sud.

Le 12 décembre par exemple, le locataire de la Maison Blanche sautait dans son hélicoptère pour admirer du ciel plusieurs milliers de ses partisans rassemblés à Washington pour réclamer sa victoire. Il avait ensuite assisté à une rencontre de football entre l’Armée et la Marine dans l’Etat de New York. On peut dire que c’était l’année dernière.

En bon communicateur, le 45e président des Etats-Unis trouve chaque jour quelque chose de drôle ou de fâcheux pour garder braqués les projecteurs de l’actualité sur sa personne. Et sans doute pour éprouver toujours et encore un peu plus les nerfs de ses adversaires qui, soit dit en passant, se trouvent désormais dans tous les camps, y compris le sien propre.

Il n’y a donc certainement pas que Joe Biden, le potentiel 46e occupant du prestigieux bureau ovale de la Maison Blanche qui s’agace des peaux de banane posées sur le chemin de l’alternance démocratique dans une démocratie vieille de plus de deux cents ans.

L’ultime baroud d’honneur de Donald Trump, la marche projetée pour le 6 janvier sera peut-être l’un des épisodes les plus insolites de sa présidence. L’homme a pourtant encore quelques jours devant lui pour se faire admirer ou non par la façon dont il décidera de partir. On dit des politiques qu’ils sont inusables, mais il arrive que leur façon de faire la politique les râpe grandement.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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